Le déremboursement de l’homéopathie une fausse bonne idée pour la Sécu ?

Le déremboursement des traitements homéopathiques, une question qui oppose depuis de nombreuses années le corps médical, serait contre-productif et coûterait 400 millions d’euros à la sécurité sociale, a assuré la directrice générale du laboratoire Boiron, leader mondial de l’homéopathie, dans une interview à la Voix du Nord.

Selon Annabelle Boiron, petite-fille du fondateur du laboratoire et directrice générale du groupe éponyme, « un déremboursement coûterait 400 millions d’euros à la Sécurité Sociale en report vers des médicaments conventionnels plus chers ». L’occasion pour la dirigeante du groupe de rappeler le faible coût de l’homéopathie pour les caisses de la Sécu.

Seuls certains traitements homéopathiques sont remboursés par l’Assurance maladie, et ils ne le sont qu’à hauteur de 30%. Ce qui explique, selon Annabelle Boiron, que malgré sa grande popularité en France (un Français sur deux a recours occasionnellement à cette médecine douce), l’homéopathie ne représente que 0,29% des remboursements totaux de médicaments dans l’hexagone.

La directrice générale des laboratoires Boiron insiste sur les effets pervers qu’aurait un déremboursement des traitements homéopathiques, une « médecine complémentaire, 35 % moins chère pour le patient suivi par un médecin homéopathe ». En effet, les patients privés d’homéopathie seront tentés de se tourner vers des médicaments plus chers, et causant potentiellement des effets secondaires.

Des propos qui font échos à ceux tenus récemment au Figaro par le président du syndicat national des médecins homéopathes français, Charles Bentz, selon qui « ceux qui espèrent que le déremboursement permettra de faire des économies et de rationaliser les dépenses  poussent au contraire vers des effets inverses, vus les reports de prescriptions inévitables vers des traitements plus chers… et plus risqués ».

« Les médecins généralistes formés en homéopathie traitent leurs patients, à niveau de sévérité égal, avec un bénéfice clinique comparable, tout en ayant recours grâce aux médicaments homéopathiques à moins de médicaments iatrogènes. Les patients ainsi pris en charge sont moins exposés aux effets secondaires, aux mésusages, ou encore à la dépendance médicamenteuse, ce qui présente un réel intérêt de santé publique en plus de permettre de réaliser des économies pour la collectivité », avait-il insisté.

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