Assises de l’agriculture et de l’alimentation : le revenu des agriculteurs et le respect de l’environnement au cœur des débats

Un champ d'oranger

 

Les acteurs du monde agricole et agroalimentaire se sont retrouvés cette semaine à Rennes, au Couvent des Jacobins, pour « les Assises de l’agriculture et de l’alimentation » organisées depuis 2016. Cette année, le revenu des agriculteurs, le respect de l’environnement et le bien-être animal ont été les grandes questions abordées par les panelistes.

Les Assises de l’agriculture et de l’alimentation 2019 se sont déroulées sur deux jours, les 15 et 16 octobre 2019. Les débats ont concerné plusieurs thématiques dont la montée en gamme des productions pour répondre aux exigences croissantes des consommateurs (sécurité alimentaire, respect de l’environnement, bien-être animal) et le revenu des agriculteurs qui doivent tout de même vivre de leur labeur.

« la valeur, c’est du prix et des volumes »

Dominique Chargé, président de Coop de France, Arnaud Degoulet, président de la coopérative Agrial, et Emmanuel Vasseneix, PDG du groupe LSDH (le lait C’est qui le patron ?) se sont hérissés contre la loi issue des États généraux de l’alimentation (Egalim). Ils estiment qu’elle affecte les agriculteurs et les transformateurs car elle rogne leur compétitivité et plombe leurs capacités d’exportation. Pour Emmanuel Vasseneix, les États généraux annoncés par le président Macron n’ont pas porté leurs fruits : « Il faut remettre en cohérence la production avec les marchés. », a-t-il exhorté. Arnaud Degoulet pense également que « Les États généraux se sont focalisés sur la qualité, les circuits courts. Mais la valeur, c’est du prix et des volumes. La France a besoin d’exporter son lait, sa viande, ses céréales. Le monde a encore faim. ».

S’ils réduisent l’utilisation des pesticides, ils réduiront leurs charges

Evidemment, Stéphane Le Foll, l’ex-ministre de l’Agriculture, ne partage pas ces points de vue. « Tant que l’on n’a pas changé dans sa tête l’idée que la question environnementale n’est pas une contrainte réglementaire, mais qu’elle peut devenir un atout économique, on trouvera toujours des pays qui produiront à moins cher avec moins de réglementation. », a-t-il contre-attaqué d’emblée. Puis d’indiquer que l’agriculteur peut conforter son revenu en réduisant le débit des intrants chimiques. « Les céréaliers dépensent chaque année plus de 100 € par hectare en produits phytosanitaires. S’ils réduisent l’utilisation des pesticides, ils réduiront leurs charges. Moins de phytos, c’est plus de marges. Plus d’écologie, c’est plus de compétitivité. », a lancé Stéphane Le Foll.

Adapter les modes de production

Ils ont beau avoir protesté, les acteurs de l’alimentation n’ont pas d’autres choix que d’emprunter le virage écologique. Car de plus en plus, les consommateurs exigent des produits bio, sans – OGM, antibiotiques, gluten -, et des produits locaux. Les producteurs doivent donc s’adapter et faire évoluer leurs pratiques. « Les agriculteurs ont toujours fait évoluer leurs pratiques pour répondre aux attentes, d’abord quantitatives, puis qualitatives, a juré Bernard Rouxel, vice-président du groupe coopératif Cooperl. « Nous ne faisons pas de résistances face au changement mais les consommateurs doivent accepter que ça prend du temps », a-t-il ensuite plaidé.

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