France : Snapchat, réseau social de la drogue ?

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a nommément mis en cause l’application de contenus multimédias éphémères pour sa responsabilité dans le trafic de drogue. Son responsable assure les autorités de sa collaboration pour enrayer le phénomène.

Pour Gérald Darmanin, il ne fait aucun doute : Snapchat favorise le trafic de drogue sur le territoire français et complique de fait le travail des autorités contre ce fléau. Le ministre de l’Intérieur l’a martelé le 19 mai dernier sur France Inter suite au meurtre deux semaines plus tôt d’un policier lors d’une intervention sur un point de trafic de cannabis à Avignon. À en croire le locataire de la place Beauvau, les trafiquants pour échapper aux contrôles policiers sur les places publiques, ont développé une véritable ingénierie grâce à Snapchat. Les rendez-vous sont ainsi pris pour des livraisons à domicile comme on livrerait une pizza, a-t-il indiqué, accusant le réseau social en des termes à peine voilés de laxisme.

Snapchat plaide la bonne foi

Les accusations sont parvenues aux oreilles de Snapchat qui n’a pas mis du temps à réagir. Evan Spiegel, fondateur et PDG du réseau social a ainsi indiqué 24 h plus tard lors du déploiement par sa plateforme de nouveaux services que son équipe mettait tout en œuvre pour combattre le trafic de drogue. Le trentenaire a surtout fait savoir que les services du réseau social étaient déjà en collaboration avec le ministère de l’Intérieur français dans ce cadre. Il a par ailleurs insisté sur la complexité de lutter contre ce phénomène assimilable à une hydre qui parvient sans cesse à se régénérer malgré les coups reçus.

Un filon qui se développe

Et pour cause, le trafic de drogue semble connaitre aujourd’hui en France une expansion. Les acteurs profitant des réseaux sociaux dont Facebook et surtout Snapchat, très populaire chez les jeunes, ont appris au fil des années à s’adapter. De nouveaux codes de conduite engageant un vrai savoir-faire à l’abri des regards des autorités, comme a pu le démontrer il y a quelques années avec l’affaire « Shit and Co » du nom du réseau de trafic de stupéfiants démantelé à Angers, sont nés. Dans ce dossiers pour lequel quatre hommes avaient été condamnés, plusieurs types de drogue étaient proposés aux clients préalablement parrainés avant admission. Le caractère éphémère des stories sur Snapchat et le chiffrement de bout en bout des conversations privées avaient contribué à un marché qui générait près de 50 000 euros par mois.

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