Aliou Diallo, le troisième homme de l’élection présidentielle malienne, a accepté la main tendue dimanche par le président Ibrahim Boubacar Keïta à l’opposition lors de son adresse à la Nation. « Il est temps de mettre cette élection derrière nous et d’envisager avec réalisme, détermination et sérieux notre avenir commun », a-t-il indiqué dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook.
« Ce matin, j’ai suivi avec grand intérêt l’adresse à la Nation du Président de la République Ibrahim Boubacar Keita. J’ai noté sa volonté affichée de faire en sorte que l’ensemble des fils et des filles du Mali se retrouvent pour préserver l’essentiel », a déclaré Aliou Diallo avant de détailler les chantiers qui lui semblaient prioritaires pour l’avenir Mali.
Des chantiers au nombre de quatre selon le chef de file d’ADP-Maliba : « Mise en oeuvre de l’accord de paix, réformes politiques et institutionnelles, réforme du système électoral, développement économique et socio-sanitaire ». « La réponse à ces chantiers est forcément collective », a-t-il précisé avec une volonté affiché d’apaisement et de rassemblement.
« Toute l’élite politique sur laquelle les yeux des maliens sont rivés doit montrer l’exemple et mettre de côté les différences pour s’entendre sur l’essentiel: refonder le Mali. « Renforcer la digue » est donc plus que jamais nécessaire », a-t-il également affirmé tout en donnant les motivations de sa démarche.
« Nous ne sommes pas opposés à un homme ou à un clan, mais plutôt à un système qui, depuis plus de 30 ans, valorise la médiocrité au lieu de l’excellence. Un système qui encourage la culture de la facilité au lieu de celle de l’effort. C’est ce système que nous nous engageons à combattre farouchement en cherchant à construire plutôt qu’à détruire. Nous resterons donc mobilisés et nous ne tomberons ni dans la compromission ni dans la violence », a-t-il conclu comme un avertissement aux caciques du régime.
Aliou Diallo, un homme d’affaires de 58 ans, a été le candidat-surprise du dernier scrutin présidentiel, se positionnant en troisième position derrière IBK et Soumaïla Cissé et réunissant plus de 8% des voix. Un bon résultat électoral qui s’expliquait par une position de rupture par rapport aux systèmes politiques traditionnels et une volonté de pragmatisme économique et social afin d’améliorer concrètement les conditions de vie des Maliens.