Elle planait sur nos routes depuis plusieurs mois… La limitation à 80 km/h sur les routes secondaires au lieu des 90 habituels vient d’entrer en vigueur. Les automobilistes sont nombreux à la rejeter, et des recours pour l’annuler se mettent en place.
10 km/h de trop
Tous les véhicules et conducteurs sont visés par la nouvelle limitation. Il n’y a donc aucun changement pour les poids lourds et les conducteurs en permis probatoire, déjà limités à 80 km/h. Les détracteurs des 80 km/h considèrent que cette uniformatisation de la vitesse maximale autorisée est dangereuse. Pour justifier cette opposition, le différentiel de 10 km/h avec les poids lourds. Il permettait de les dépasser plus facilement et dans de meilleures conditions de sécurité.
Combien cela va-t-il coûter ?
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur publié dimanche, « 11 000 panneaux de signalisation seront modifiés sur tout le territoire. Le coût du changement de tous ces panneaux de signalisation est estimé entre 6 et 12 millions d’euros. Comme annoncé, l’État remboursera aux collectivités les travaux entrepris », ajoute le ministère.
« Le prix moyen pour changer un panneau est de 200 euros : 80 euros pour le panneau sorti d’usine, auxquels s’ajoutent 120 euros pour la pose », détaille Julien Vick, délégué général du Syndicat des équipements de la route (SER).
Une diminution motivée par la baisse de la mortalité ?
Cette annonce du gouvernement intervient alors même que le nombre de morts sur les routes diminue. Dans un communiqué, la Sécurité Routière a en effet fièrement fait savoir que la mortalité avait diminué de 8,4 % au mois de mai.
« Comme l’a établi le comité des experts du Conseil national de la sécurité routière dans son rapport du 29 novembre 2013, une réduction de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur les routes à double sens sans séparateur central – limitée à 90 km/h – permettrait de sauver entre 300 et 400 vies par an. Cette portion du réseau routier est celle sur laquelle les accidents mortels sont les plus fréquents : en 2016, plus de la moitié de la mortalité routière (55 %), soit 1 911 personnes tuées, est survenue sur les routes bidirectionnelles hors agglomération, majoritairement limitées à 90 km/h », explique la Sécurité Routière.
Malgré les objectifs affichés légitimes de cette diminution de la vitesse maximale autorisée, certains ne la voient pas d’un bon œil. En effet, des recours sont en train d’être déposés afin de la faire annuler.