Avec 15’000 milliards de francs CFA (23 milliards d‘euros environ) d’investissements structurels sur les cinq années à venir et une politique de grands travaux inédite, c’est un véritable Plan Marshall pour relancer le Mali que propose Aliou Diallo, l’entrepreneur devenu candidat à la présidentielle d’une vaste plateforme de la société civile. Son ambition : le retour de la paix au Mali et le décollage économique du pays.
« Parallèlement à la relance du processus de paix, nous devons concentrer nos énergies sur le développement économique équilibré du Mali car (…) les causes profondes de la crise malienne sont avant tout économiques. La pauvreté, la précarité et le manque de perspectives pour la jeunesse est le terreau le plus fertile à l’idéologie terroriste », a indiqué Aliou Diallo avant de dévoiler les grandes lignes de son programme économique.
Un programme économique qui doit avoir pour but d’encourager et d’accompagner les créations d’entreprises pour « qu’au lieu de chercher des emplois, les maliens créent eux-mêmes de l’emploi. Nous devons arriver à un rythme de création d’emploi par l’Etat qui soit rattrapée par la vitesse de création d’entreprises du secteur privé », a-t-il poursuivi.
Les créations d’entreprises du secteur privé doivent permettre « de créer beaucoup plus d’emplois pour rentrer définitivement dans le cercle vertueux d’une croissance économique durable tendant vers le plein-emploi pour la population active ». Et Aliou Diallo de préciser l’objectif de 20’000 entreprises créées d’ici 2023 avec le soutien d’un fonds public de garantie d’un montant de 500 milliards de FCFA.
En parallèle, M. Diallo a promis d’investir 2’000 milliards de FCFA en cinq ans pour financer un vaste programme de construction d’infrastructures à travers le pays. « Le constat est amer. Le Mali est un pays enclavé qui n’a ni route, ni école, ni centre de santé en nombre suffisant. Comment peut-on réussir à développer un pays dans ces conditions ? », a-t-il regretté.
Une politique de grands travaux qui a notamment pour objectif de désenclaver les régions du Nord, traditionnellement sous-équipées, et de donner des emplois aux jeunes locaux, qui font souvent le choix de rejoindre les groupes djihadistes pour gagner leur vie et assurer la subsistance de leurs familles.
Plus de 2’000 milliards de FCFA doivent également être consacrés au renforcement de l’armée malienne afin de lui donner les moyens d’effectuer ses missions de sécurisation du territoire face aux groupes armés rebelles qui font aujourd’hui la loi au nord et au centre du pays. Un effort budgétaire qu’Aliou Diallo souhaite étendre à l’ensemble de la fonction publique.
« Je suis conscient qu’on ne peut pas avoir un plan aussi ambitieux, en exigeant le meilleur de l’administration sans mettre les fonctionnaires dans les conditions de travail optimales. C’est pourquoi, il faut travailler sans relâche à la modernisation de notre administration et à l’augmentation des salaires de la fonction publique », a précisé M. Diallo avant d’annoncer une enveloppe de 200 milliards pour l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires de l’Etat.
Le programme économique d’Aliou Diallo, basé sur la création d’entreprises et l’amélioration du climat des affaires, passera « également par le renforcement de l’Etat de Droit et la lutte contre la corruption. Aucun secteur privé ne peut se développer dans la corruption, le népotisme et le clientélisme ».
« Nous ne pouvons plus continuer avec un système qui ferme les yeux sur les rapports accablants du Vérificateur Général. 357 milliards de FCFA de détournement en cinq ans. Je dis STOP ! Trop c’est trop. Dans un pays comme le Mali où une bonne partie de la population cherche à manger trois fois par jour, le détournement de deniers publics équivaut à un crime contre l’humanité », a-t-il conclu.