Monoprix : employés et clients se rebiffent contre la fermeture avant 21h

Des employés des Monoprix parisiens ont lancé la semaine dernière une pétition pour dénoncer une décision de la Cour d’appel de Paris qui va contraindre les Monoprix de la capitale à fermer leurs portes avant 21 heures à partir du 16 octobre. Un mouvement des salariés auquel se sont rapidement joints de nombreux clients de la chaîne, qui ne conçoivent pas de ne plus pouvoir faire leurs courses en soirée.

Selon la Cour d’appel de Paris, Monoprix n’assure pas à ses salariés de justes compensations pour les heures travaillées en soirée. C’est sur la base de ce constat, et après un bras de fer avec les syndicats, que les juges ont décidé la fermeture avant 21 heures de l’ensemble des Monoprix parisiens. Une décision qui offusque de nombreux employés, qui ne comprennent pas le jusqu’au-boutisme syndicaliste et qui dénoncent de fortes conséquences, notamment sur leur pouvoir d’achat.

Selon les signataires de la pétition, la fermeture des Monoprix avant 21 heures (selon l’arrêt de la Cour d’appel, les employés doivent cesser le travail à 21 h, ce qui place l’heure de fermeture effective des magasins autour de 20h40) contre 22 heures actuellement, va surtout pénaliser les étudiants travaillant pour financer leurs études.

« Plusieurs centaines de jeunes vont être directement mis en danger et en difficulté financière par cette décision. Les jobs étudiants sont très difficiles à trouver à Paris et, pour beaucoup, avec des horaires incompatibles avec la capacité à assister aux cours », précise le texte de la pétition, qui a atteint plus de 1’300 signatures mercredi.

Des signataires qui ne sont pas tous issus des rangs de Monoprix, mais qui comprennent un nombre croissant de clients, ulcérés de voir qu’ils ne pourront plus faire leurs courses en soirée. C’est notamment le cas de Ottalia Nore, qui a dit signé la pétition « parce que les employés qui travaillent de nuit sont volontaires ou ont besoin de ces horaires décalés pour suivre leurs études en parallèle, parce que la concurrence n’est pas concernée cette décision est donc illogique, parce que c’est une perte de CA importante, bref parce qu’en 2018 il est impensable de fermer à 21h et surtout en île de France ».

Une incompréhension partagée par Julie Pehe, qui affirme que « étudiante en galère de job, (elle) comprend la problématique et les enjeux » et défend le combat des employés de Monoprix. Une affaire à suivre puisque direction et syndicats tentent de trouver un compromis pour permettre d’éviter des fermetures anticipées dont personne ne sortirait gagnant.

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