La Chine vient de lever l’embargo sur la volaille française. Les exportations vers ce pays devraient donc reprendre dans les prochains mois, après la signature d’un accord le 25 avril. Si cette mesure est salutaire, elle ne change pas grande chose dans la balance commerciale, selon les producteurs français.
Les têtes, pattes et ailes, morceaux préférés des Chinois
Les exportations de volailles françaises vers la Chine devraient bientôt reprendre, après la signature le 25 avril prochain d’un accord entre la France et la Chine pour la levée effective de l’embargo imposé depuis la grippe aviaire de 2015. Avant cette date, un accord a été signé en ce sens par le ministère de l’Agriculture et les douanes chinoises, en marge de la visite du président Xi Jinping en France, le lundi 25 mars. La réouverture du marché chinois était attendue depuis quatre ans par les industriels et les producteurs. Ceux-ci écoulaient en Chine, les morceaux dépréciés par les Français. Il s’agit des pattes, des têtes et des ailes. Les Chinois eux en raffolent comme ce n’est pas permis. Ils aiment croquer les cartilages et en tirer toute la substance, dit-on.
Avec l’embargo, les producteurs français s’étaient tournés vers d’autres pays d’Asie pour écouler leurs stocks « d’excédents ». Mais parfois ils s’arrangeaient pour les faire rentrer quand même en Chine, par des circuits détournés.
L’accès au marché chinois ne changera pas grande chose
Si la levée de l’embargo est une bonne mesure, elle ne devrait pas changer grande chose. La France n’exportait que 4000 tonnes de volailles vers la Chine, soit moins d’1% de ses importations, la grande partie venant du Brésil. Par conséquent, la réouverture du marché chinois n’est pas celle du Far West où les trésors attendent qu’on vienne les ramasser. En revanche, les abattoirs de volaille et les entreprises qui vendent de la génétique, à savoir des œufs qui donneront des poussins reproducteurs en Chine, pourraient y gagner beaucoup.
La balance commerciale intérieure déficitaire
La France doit plutôt rééquilibrer sa balance commerciale intérieure. Celle-ci est déficitaire depuis 2016 alors que le pays est le deuxième producteur européen derrière la Pologne. Les producteurs français se soucient donc davantage de reconquérir le marché national que de s’emparer de celui de la Chine, chasse-gardée du Brésil.