Santé : Une intelligence artificielle (IA) identifie un lien entre obésité et bisphénol S

Une femme sur une balance

 

Des chercheurs de l’Inserm ont développé un outil à partir de l’intelligence artificielle (IA) dans le but d’évaluer les effets toxiques des produits en se référant à la littérature scientifique. L’outil est appelé AOP-helpFinder et permet d’identifier un lien entre obésité et bisphénol S, une substance utilisée comme substitut du bisphénol A, un perturbateur endocrinien interdit dans les contenants alimentaires.

Une équipe de chercheurs de l’Inserm a mis au point une intelligence artificielle (IA) permettant d’établir la toxicité d’un produit en partant de la littérature scientifique. Parmi ces produits, le bisphénol S, une substance utilisée comme substitut au bisphénol A, un perturbateur endocrinien interdit dans les contenants alimentaires. Selon Karine Audouze, informaticienne et chercheuse à l’Inserm, le rôle du bisphénol S est évidence dans l’apparition de l’obésité chez le consommateur.

Comment fonctionne AOP-helpFinder

L’équipe de l’Inserm a monté un programme AOP-helpFinder permettant d’évaluer la toxicité des produits en parcourant des données de la littérature scientifique. L’outil repose sur deux méthodes ; d(une part « une méthode d’exploitation texte, c’est-à-dire une recherche basée sur des mots d’intérêt », en l’occurrence des termes désignant les substances chimiques, à l’image du bisphénol S ou pesticide, et d’autre part, les termes décrivant des processus biologiques pathologiques.

Par la suite, le programme étudie la relation entre ces mots et fixe la force de ce lien en lui affectant « un poids ». Ce dernier est calculé en fonction de « la position » des termes dans la publication scientifique, et la « distance » qui les sépare. Les mots correspondant à une conclusion ou à un résultat ont des notes plus élevées.  En revanche, les termes placés au début forment des hypothèses de recherche. Enfin, les mots situés à proximité les uns des autres sont donnés comme liés.

Ce travail a été rendu possible grâce à la constitution de « dictionnaires » contenant toutes les désignations connues de la substance à étudier, ici le bisphénol S. Ce dernier a été répertorié dans la base de données PubChem, tout comme des milliers de relatifs à des maladies et à ce qu’on appelle des Adverse Outcome Pathways (AOP), des processus biologiques (pathways), conduisant à des effets indésirables (adverse outcome) sur l’organisme. C’est le cas de l’obésité et du cancer.

Donner plus d’hypothèses et aller plus vite dans le travail

Le programme a découvert une potentielle toxicité du bisphénol S par association de mots. Toutefois, les résultats ne constituent pas une preuve formelle de la toxicité du bisphénol S. Pour Karine Audouze « L’idée, c’est de donner de plus en plus d’hypothèses de travail et d’aller de plus en plus vite sur les recherches ». Des hypothèses qu’il faudra ensuite valider par des expérimentations et qui pourraient permettre de « réduire les tests sur les animaux en dirigeant vers des tests plus ciblés ».

 

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