Depuis quelques semaines, les prix du porc ont flambé en France, passant de 1,17 euro en novembre 2018 à 1,47 euro le kilo en ce moment, soit une hausse de 25%. Et les augmentations devraient continuer pour une plus forte répercussion sur les consommateurs, afin de soulager les industriels aux abois.
La peste porcine fait des dégâts en Chine
La viande de porc serait-elle en train de devenir un luxe en France ? Depuis quelques semaines, le prix du kilo a augmenté de 25% s’étant désormais établi à 1,47 euros contre 1,17 euros en novembre 2018. Sur certains morceaux de choix comme l’épaule, la hausse atteindrait même +30%. La faute à l’épidémie de peste porcine qui décime les troupeaux en Chine, premier producteur mondial de porc. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus d’un million de porcs, soit 10% du cheptel chinois, ont été abattus depuis le début de la crise. Une situation qui entraîne évidemment la hausse du coût du porc à l’exportation.
« Si les prix ne sont pas renégociés rapidement, cela aura des impacts économiques conséquents »
Cette hausse du tarif du porc préoccupe fortement les industriels de la charcuterie en France puisque « La matière première représente entre 50 et 60% des coûts de fabrication d’un produit », souligne Bernard Vallat, président de la Fédération française des industriels charcutiers et traiteurs (FICT).Conséquence, « Ces augmentations de prix pénalisent nos industries, car les accords commerciaux ont été signés sur la base de prix historiquement bas, et nous devons à présent convaincre nos clients d’accepter la hausse des prix », explique Bernard Vallat. « Si les prix ne sont pas renégociés rapidement, cela aura des impacts économiques conséquents » comme les pertes d’emplois et les faillites notamment, prévient-il. Et d’ajouter : « On rêve que les enseignes acceptent des mécanismes pérennes dans lesquels on intégrerait les hausses à venir, mais là je suis moins optimiste ».
Intermarché s’engage, Carrefour se montre réticent
En effet, les industriels de la charcuterie ont tout tenté pour convaincre la grande distribution, qui commerce plus de 80 % de la production française, de répercuter le coût sur les distributeurs, mais elle ne serait pas disposée à le faire. « Aujourd’hui, malgré un communiqué de presse explicite de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution, NDLR), seul Intermarché, non membre de la FCD, a répondu favorablement à cette demande de prise en compte de la hausse des cours dans les contrats signés avec les entreprises de charcuterie », a révélé Bernard Vallat. Et tandis qu’Intermarché a décidé d’« accepter sans délai les hausses justifiées pour les matières premières issues de porc français », Carrefour se monterait toujours réticent à appliquer une hausse des prix.
Malgré tout, Bernard Vallat nourri un petit espoir quant à l’issue des négociations car de cette hausse dépendrait la survie des industriels de la charcuterie.