Vapoteuse : un tabacologue dénonce les critiques de l’OMS

Les critiques émises par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à l’égard de la vapoteuse, sont dangereuses et légitiment une « vague de désinformation basée sur des fake news », indique le tabacologue Jacques Le Houezec dans un entretien au magazine Au Féminin. Selon lui, la cigarette électronique s’inscrit dans une logique de réduction des risques et aide les fumeurs à arrêter de fumer.

De nombreux observateurs se sont étonnés ces derniers jours d’une négativité totale et d’un manque d’équilibre dans le rapport tabac 2019 de l’OMS, qui insistait notamment sur la « nocivité incontestable » de la cigarette électronique sans évoquer son apport pour le sevrage tabagique des fumeurs. Une prise de position polémique qui a fait réagir dans le monde médical et au sein de la communauté des tabacologues et des addictologues.

« Ces vagues de désinformation basées sur des fake news augmentent le nombre de gens qui vont être suspicieux vis-à-vis de la vapoteuse« , s’inquiète Jacques Le Houezec qui déplore l’absence de nuance du rapport de l’OMS et surtout de ses reprises dans la presse internationale sur la question centrale de la nocivité comparée de la cigarette et de la vapoteuse.

« On ne dit pas que la cigarette électronique est sans danger, il ne faut pas non plus tomber dans l’effet inverse, mais on parle de réduction du risque là… Avec le tabac, on connaît le risque, c’est un fumeur sur deux qui va mourir de son tabagisme. Or, lorsqu’on analyse les émissions de la vapoteuse, on est sur quelque chose qui est à mille lieues de la fumée de cigarette. Un rapport anglais de 2015 montre qu’on est au moins dans 95%, voire plus, de réduction du risque », précise le tabacologue.

Jacques Le Houezec avance d’ailleurs une raison pour cette mise au ban de la vapoteuse par les autorités nationales et internationales : les politiques de santé publique ont axé leurs campagnes sur la difficulté de l’arrêt de la cigarette, là où la cigarette électronique apporte une dimension de plaisir dont les autorités sanitaires se défient. « C’est surtout ça qui gêne les gens, c’est que c’est la première fois dans l’histoire de l’arrêt du tabac que l’on peut arrêter dans le plaisir ».

Selon le tabacologue, la vapoteuse est un « outil extraordinaire pour sortir les fumeurs du tabagisme » à condition d’adopter une approche de réduction des risques… comme le mentionne la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, affirme-t-il avant de faire un parallèle avec les antibiotiques, certes nocifs, mais qui permettent de sauver des vies. « Là on a quelque chose qui est infiniment moins dangereux que la cigarette », conclut-il.

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