Le vendredi 1er avril, la remise de 18 centimes sur le litre d’essence et de diesel est devenue effective sur tout le territoire français. Elle concerne toutes les stations et tous les automobilistes. L’opération durera quatre mois.
Pour permettre aux Français de faire face à la hausse des prix, depuis quelques semaines, le gouvernement a décidé de la mise en place d’une remise sur le carburant. Annoncée le 12 mars dernier dans le cadre du plan de résilience économique et sociale, cette mesure est entrée officiellement en vigueur le vendredi 1er avril. Elle concerne toutes les stations-services, tous les automobilistes, particuliers comme professionnels (taxis, chauffeurs routiers, agriculteurs, etc.) et tous les carburants (sans-plomb et gazoles, E85) ainsi que les gaz.
Des différences à cause de la TVA
La remise s’établit normalement à 15 centimes d’euro par litre sur les carburants. Toutefois, compte tenue de la TVA elle varie d’un territoire à l’autre. Ainsi, en France métropolitaine elle atteint 18 centimes (20% de TVA), en Corse 17 centimes (13%) et en Outre-mer reste à 15 centimes (0% TVA). Contrairement à ce que souhaitait Jean Castex au début, le prix affiché à la pompe sera bien le prix réduit. L’automobiliste paiera donc le tarif affiché par les stations-services. Par conséquent, il n’aura pas besoin de faire soi-même la réduction
Des aides aux plus petites stations
Pour éviter qu’il y ait un décalage dans l’application de la mesure entre stations-services, le gouvernement a mis en place une remise au niveau des centrales d’achat et une avance pour les petites stations sur du carburant payé plein pot. L’Etat s’assure ainsi que celles en zone rurale ou peu fréquentées débutent l’opération en même temps que les autres. Ces stations ont plus de difficultés à vider rapidement leurs cuves pour les remplir avec de l’essence remisée.
Sans l’aide de l’Etat, elles attendraient plusieurs jours voire plusieurs semaines avant de pouvoir proposer le carburant moins cher. Le gouvernement a même décidé de leur faire une avance financière de 3 000 euros et 6 000 euros si elles ont un stock respectif de moins de 50 m³ et 100 m³ de carburant par mois. Ces stations devront rembourser le prêt d’ici la mi-septembre. Elles auront largement le temps puisque l’opération prend fin au 1er juillet 2022.
Un dispositif lancé à quelques jours de la présidentielle
La remise de 18 centimes pendant ces quatre mois coûtera 3 milliards d’euros à l’Etat. Cette somme provient en grande partie du surplus de TVA de 2 milliards d’euros obtenu grâce à la flambée des prix à la pompe. L’opération en cours s’ajoute à d’autres dispositifs mis en place pour atténuer l’explosion du prix de l’énergie.
Il s’agit notamment du « bouclier gaz » et du chèque énergie de 100 euros. Selon le ministère de l’Economie et des Finances, l’ensemble de ces mesures coûte 26 milliards d’euros. A quelques jours de la présidentielle, ces gestes ne devraient pas avoir un impact sur la campagne de l’actuel locataire de l’Elysée.