Le diamantaire sud-africain a procédé en ce début d’exercice de l’année, à l’une de ses baisses de tarifs les plus significatives de l’histoire. Une manœuvre destinée à relancer les ventes au point mort depuis plusieurs mois.
C’est la folie des prix chez De Beers. Le géant des diamants a effectué une coupe dans les coûts ce mois-ci, à en croire le site d’information Bloomberg. Le média américain qui cite des sources proches du dossier, évoque une baisse comprise entre 10 et 25% selon le type de pierres concernées.
Cela intervient dans le cadre de son premier cycle de vente de l’année. L’entreprise détenue par Anglo American réalise traditionnellement dix ventes par an, un événement au cours duquel les acheteurs nommés « sightholders » sont triés sur le volet.
C’est un moment d’autant plus important qu’il réunit les plus négociants de diamants de De Beers. Le cycle inaugural représente pour ces derniers l’occasion de repartir de l’avant après les ventes ayant coïncidé avec la période de la fin d’année.
L’objectif de la relance
Tout cela renseigne sur le caractère inédit de cette baisse de De Beers. D’autant que le groupe, leader mondial du diamant, n’est pas réputé pour brader ses pierres précieuses. Sa dernière opération de cet ordre, en dehors de celle intervenue dans la foulée de la crise du Covid, remonte à 2019.
Mais la conjoncture n’est pas des plus favorables depuis la fin de l’année dernière. La demande s’est en effet raréfiée à partir du second semestre, entraînant une chute des prix. De quoi contraindre les acteurs du secteur à interrompre les livraisons afin d’arrêter l’hémorragie.
Même les diamants synthétiques réputés moins coûteux n’ont pas attiré grand monde. La conséquence d’un ensemble de facteurs combinés, comprenant principalement les contrecoups toujours présents de la pandémie.
Un pari risqué
La présente baisse des prix opérée par De Beers se révèle donc être une stratégie destinée à stimuler la demande. Elle n’en reste pas moins à double tranchant étant donné la place de locomotive occupée par l’entreprise parmi les acteurs des pierres précieuses.
Le secteur pourrait en pâtir durablement si le marché ne répond pas favorablement à la manœuvre. Quid du caractère rare et luxueux associé aux diamants ? Les mois à venir permettront de savoir si De Beers a choisi la bonne approche pour contrer la crise.
En attendant, les soldes battent leur plein, avant l’heure, chez l’un des plus grands diamantaires du monde.