La France a connu, pour la première fois depuis plus de deux ans, son plus bas niveau d’inflation. Cette situation longtemps rêvée intervient toutefois dans un contexte peu favorable à la consommation. Au grand dam des différentes enseignes.
A priori une bonne nouvelle pour les ménages français. L’institut Circana a annoncé le 23 mai 2024 que la poussée inflationniste observée ces dernières années s’est stabilisée, dans la grande distribution alimentaire.
Les données prises en compte évoquent une légère baisse de -0,1% par rapport à la même période de l’année écoulée. Une première depuis novembre 2021. Soit trois avant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses corollaires ne fassent durablement dérégler l’activité économique à travers le monde.
En ce sens, la situation actuelle apparaît comme une bouffée d’oxygène pour les consommateurs. Même si les prix restent plus élevés qu’avant le début de cette guerre. Il y a cependant « un éléphant dans la pièce », pour reprendre une expression bien connue de la littérature anglaise.
Changement des habitudes
Et pour cause, la consommation qui peine toujours autant à reprendre. Cela est illustré, à en croire Circa, par un effondrement de 2,4% des ventes sur les quatre premiers mois de l’année comparativement à la même période il y a un an, dans les grandes surfaces.
« On ne voit pas d’évolution dans les volumes (de vente) au premier trimestre », s’est désolé le directeur financier de Carrefour, Matthieu Malige, dans les colonnes du journal Le Monde. Le constat est d’autant plus significatif que les offres promotionnelles battent leur plein dans diverses enseignes sur le territoire national.
Comme le magasin d’hypermarchés de Massy (Carrefour), Lidl, Leclerc et bien d’autres rivalisent en effet d’ingéniosité et d’investissements afin d’attirer la clientèle en cassant notamment les prix.
En attendant des jours meilleurs
Même les incontournables marques de distributeur, pourtant réputées pour leur compromis qualité-prix, peinent désormais à convaincre.
Il s’agit, selon les analystes, de la conséquence d’une conjonction de crises (le Covid et la guerre russo-ukrainienne) ayant durablement entamé les portefeuilles des ménages ainsi que leur capacité à dépenser. De quoi susciter peu d’optimisme auprès des acteurs.
C’est le cas du patron de Système U, Dominique Schelcher, qui voit la situation actuelle perdurer, allant jusqu’à exclure tout « retour en arrière » en termes de consommation. Et ce en dépit d’une augmentation du pouvoir d’achat.