Le SIAL 2024 se tient du 19 au 23 octobre à Paris. Comme les précédents rendez-vous, cette édition met à l’honneur l’algue. Cet végétal ambitionne de devenir un ingrédient essentiel de notre gastronomie.
Le Salon international de l’alimentation (SIAL) 2024 ouvre ses portes du 19 au 23 octobre au parc des expositions de Villepinte, à Paris. Cet évènement qui a lieu tous les deux ans met à l’honneur l’innovation dans l’alimentation. Cette année, comme lors de la dernière édition, les algues sont attendues parmi les produits vedettes.
Zalg, roi de l’algue, primé au SIAL en 2022
En 2022, le Grand Prix SIAL innovation avait récompensé l’entreprise bretonne Zalg pour ses produits surgelés à base d’algues. Créée à Vannes en 2021 par Tanguy Gestin et Vincent Lacaze, cette startup offre de nouveaux formats faciles à cuisiner et gourmands. Son ambition est de faire de cette plante un véritable légume de la mer. Elle souhaite à terme la positionner comme un aliment dit « cœur d’assiette » et non comme un simple additif ou condiment d’assaisonnement.
Un bon produit quand on sait la préparer et la transformer
Grâce à des initiatives comme celles de Zalg, la consommation alimentaire d’algues en France a fortement progressé ces dernières années. En 2022, 60% des Français avaient déjà mangé ce végétal, contre 30% il y a dix ans. Ces chiffres confirment un regain d’intérêt pour ce produit autrefois très consommé, mais aujourd’hui en partie méprisé. Attendu au SIAL, le chef étoilé Thierry Marx, se réjouit de ce retour en grâce.
« C’est un ingrédient que l’on avait depuis la nuit des temps, mais qu’on avait oublié », note le cuisinier au micro de France info. L’initiateur de la cuisine moléculaire en France pense que c’est une grave erreur de dédaigner ce produit car « quand on l’utilise à bon escient, quand on sait la préparer et la transformer, l’algue entre dans notre périmètre de la gastronomie ». Raphaël Haumont, qui dirige le centre français d’innovation culinaire, a la même appréciation.
Une source de glucides et de protéines
Le chimiste spécialiste de la cuisine moléculaire note que « l’algue est source de glucides, de protéines », et donc qu’« on peut la consommer directement ». Selon lui, on peut aussi « adapter son effet structurant pour créer des liants naturels qui donnent du collant ou de l’élasticité à un plat ». Raphaël Haumont relève enfin que l’algue peut servir d’assaisonnement, comme c’est déjà le cas au Japon.
Ce végétal a donc un certain intérêt culinaire, même si de prime abord il paraît peu ragoûtant. Il revient aux cuisiniers d’en tirer le meilleur parti grâce à de bonnes recettes. Depuis 2020, l’association Merci les Algues valorise les bienfaits de l’algue auprès du grand public, mais aussi des professionnels et des distributeurs. Elle veut en faire un ingrédient clé de nos assiettes.
L’algue, bénéfique sur tous les plans
Nous gagnerions à développer la consommation de ce végétal d’autant qu’il permet de soutenir les défenses naturelles et mieux nourrir les hommes. D’ailleurs, l’algue est le produit alimentaire le plus durable au monde car sa culture ne consomme pas ou très peu d’eau, contrairement au soja et au blé. De plus, il capture de grandes quantités de CO2 et favorise le développement des écosystèmes marins. Sans oublier qu’il n’occupe aucune terre arable et ne nécessite pas d’engrais. N’est-ce pas génial tout ça ?