La France est passée à l’heure d’hiver dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre. Ce qui implique de reculer une nouvelle fois sa montre. Inauguré il y a près de cinquante ans, ce changement était censé permettre de réaliser des économies d’énergie en faisant correspondre les heures d’activités quotidiennes aux heures d’ensoleillement. Mais a-t-il encore une utilité avec l’arrivée de l’éclairage basse consommation ?
Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre, la France est passée à l’heure d’hiver, qui revient chaque dernier dimanche d’octobre. Avec ce changement, les Français devront à nouveau reculer leur montre d’une heure. Par conséquent, s’il est 7 heures du matin, il faudra caler l’horloge sur 6 heures. Avec les smartphones et autres gadgets connectés, pas besoin d’intervenir. Ces appareils passent automatiquement à l’heure d’hiver grâce à leurs réglages.
Le passage à l’heure d’hiver pas si bénéfique que ça
Cette bascule se caractérise par une heure de luminosité naturelle en fin de journée. On croit généralement gagner du temps de sommeil grâce au passage à l’heure d’hiver. Mais en fait, le gain serait minime. Selon les spécialistes, nous dormons rarement un peu plus car notre rythme de sommeil reste le même, en raison des habitudes de notre horloge biologique.
Par ailleurs, la baisse de la luminosité en cette période de l’année peut occasionner un sentiment de somnolence, de fatigue et de stress. Cet état d’apathie est accentué par le fait que nous coucher également une heure plus tard pour nous caler sur le nouvel horaire. Mais qu’en est-il des économies d’énergie ? Le changement d’heure pendant l’hiver permet-il réellement de réduire notre consommation ?
Les Européens favorables à sa suppression
En 1976, quand le passage à l’heure d’hiver a été décidé, c’était pour faire correspondre les heures d’activités quotidiennes aux heures d’ensoleillement, ainsi que pour réduire les temps d’éclairage artificiel le soir. Ce qui devait permettre d’économiser de l’énergie. Cette mesure est intervenue après le choc pétrolier de 1973-1974 qui a conduit à une envolée des prix du pétrole. Mais, près de cinquante ans plus tard, elle ne trouve plus réellement son sens.
En effet, les habitudes de consommation des Français ont considérablement évolué, notamment avec l’arrivée de l’éclairage basse consommation. L’utilité du changement d’heure est donc de plus en plus remise en cause. En 2018, la Commission européenne avait d’ailleurs lancé une consultation publique pour recueillir l’avis des citoyens. Selon ce sondage, 84% des Européens étaient favorables à la suppression de cette mesure, dont 56% qui préféraient l’heure d’été de façon permanente.
Plusieurs pays ont renoncé à l’heure d’hiver
En 2019, l’Assemblée nationale avait mené à son tour une consultation publique. Sur les plus de 2 millions de Français interrogés, 83.71% se disaient favorables à la disparition du dispositif. Tenant compte de ce résultat, la Commission avait présenté un projet de directive visant à supprimer le changement d’heure à partir de 2021. Mais la crise du Covid-19 et les négociations sur le Brexit sont passées par là. Ces évènements ont entraîné l’ajournement de l’examen du texte par le Conseil européen, puis son oubli.
En attendant que le dossier soit rouvert, les Français doivent encore composer avec l’heure d’hiver. Comme l’obscurité tombera désormais lors des sorties d’école et du travail, la Sécurité routière appelle à la vigilance. Elle rappelle l’importance de se rendre visible la nuit sur la voie publique pendant cette période marquée par un pic d’accidentalité. Notons que certains pays ont déjà renoncé au changement d’horaire à l’hiver, comme la Russie et la Chine.