Vatican : les successeurs potentiels du pape François

Alors que des sources évoquaient sept potentiels favoris à la succession du pape François décédé lundi d’un AVC, la liste des papabili comprend désormais une dizaine de noms. Ils sont issus de tous les continents et de tous les grands courants de l’Église catholique. Il y a des progressistes et des conservateurs, des représentants du Sud global et de l’Occident.

Après plusieurs jours d’hospitalisation, le pape François est décédé lundi 21 avril d’un AVC à 88 ans. Ses funérailles auront lieu ce samedi 26 avril sur la place Saint-Pierre de Rome, qui va accueillir des dizaines de milliers de fidèles, une centaine de cardinaux et une cinquantaine de dirigeants venus du monde entier. Ce vendredi, les hommages et les processions continuent pour voir le corps de celui qui a dirigé l’Église catholique pendant 12 ans.

135 cardinaux en conclave début mai pour désigner le nouveau pape

Le pape François laisse derrière lui un immense héritage, mais également un clergé bigarré. Sa succession s’annonce donc compliqué, en raison des différents courants qui s’entrechoquent. Pour designer le successeur de Jorge Mario Bergoglio, un conclave aura lieu entre le 5 et 10 mai. Au moins 135 cardinaux devraient y participer. Ils voteront sur la base d’une liste de candidats jusqu’à ce qu’un nom obtienne les deux-tiers des voix. Certains cardinaux sont présentés comme des favoris. Ils sont une bonne dizaine, issus de tous les continents et de tous les grands courants de l’Église catholique, progressistes ou conservateurs.

Le Philippin Luis Antonio Tagle, en tête de liste pour devenir pape

Parmi les super favoris pour la succession du pape argentin figure le cardinal philippin Luis Antonio Tagle. Cet homme de 67 ans est souvent décrit comme le « François asiatique » en raison de son engagement en faveur de la justice sociale (défense des pauvres, des migrants, des discriminés, etc.). S’il était élu, il deviendrait le premier souverain pontife originaire d’Asie. Déjà considéré comme un possible candidat à l’époque du conclave de 2013, Tagle passe pour une figure modérée. Il n’a pas hésité à critiquer l’Église catholique pour ses manquements, notamment dans les affaires de pédocriminalité.

Le retour des Européens à la tête du Vatican ?

En Europe, de nombreuses voix réclament toutefois un retour de la papauté sur le vieux continent, alors que les deux prédécesseurs de François étaient Européens, Jean-Paul II (Pologne) et Benoît XVI (Allemagne). Parmi les noms proposés figure celui de l’Italien Pietro Parolin, dont la désignation rendrait le trône de Saint-Pierre aux Italiens, qui accueille le Saint-Siège. Ce cardinal a été Secrétaire d’État (numéro deux du Vatican) pendant la quasi-totalité du pontificat de François. C’est un diplomate très chevronné et qui connait bien les rouages de l’Église catholique ainsi que de la Curie romaine.

Deux Américains dans les favoris pour devenir pape

Un autre grand prétendant européen serait Pierbattista Pizzaballa, patriarche italien de Jérusalem, la plus haute autorité catholique d’Orient. Ce théologien parlant l’hébreu et l’anglais connait très bien le Proche-Orient et le monde arabo-musulman. C’est surtout un artisan de la paix entre les peuples. Il appelle fréquemment à la cessation des hostilités entre Israël et le Hamas. Les autres potentiels candidats européens à la papauté sont : le Hongrois Peter Erdo, le Français Jean-Marc Aveline, le Maltais Mario Grech et l’Espagnol Juan José Omella. Il y a aussi deux Américains, dont Joseph Tobin.

Un Africain noir à la tête du Vatican ?

Plusieurs autres noms figurent sur la liste des papabili (favoris à la fonction de pape), dont trois Africains. Il s’agit du Guinéen Robert Sarah, archevêque de Conakry, du Congolais Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, et du Ghanéen Peter Turkson, archevêque de Cape Coast. Robert Sarah, en particulier, serait bien placé pour devenir le premier pape d’Afrique noir. À ce jour, le continent africain a eu trois papes, tous berbères, au début du Ier millénaire. Robert Sarah, 80 ans, s’est imposé comme l’un des défenseurs d’une Église traditionaliste. Il est favorable à la liturgie en latin, opposé à l’ordination des femmes et hostile à toute idée progressiste comme l’acceptation de l’homosexualité. Ce cardinal serait soutenu par une frange ultra-conservatrice, qui veut reprendre la main au Vatican.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.