Citroën ne veut plus se contenter de fabriquer des voitures. Le constructeur français veut aussi garantir la sécurité des routes par l’installation de ralentisseurs. Il en a déjà placé deux à Issoire (Puy-de-Dôme), dans le cadre d’un test. Le groupe prévoit maintenant d’en installer près de 100 dans toute la France, à la demande des petites communes.
Citroën va plus loin que la fabrication de véhicules. Le constructeur français veut aussi contribuer à la sécurité routière. Pour se faire, il a récemment lancé un programme baptisé « Citroën Bumpboard », qui consiste à installer de nouveaux ralentisseurs ou à remplacer les ralentisseurs dangereux et hors norme. Un premier « test grandeur nature » a déjà été effectué dans la commune d’Issoire (Puy-de-Dôme), où deux ralentisseurs ont été installés avec succès.
Citroën préfère investir dans les ralentisseurs plutôt que dans les panneaux publicitaires
Les ralentisseurs installés par Citroën sont des coussins berlinois, ces trapèzes qui permettent aux cyclistes de passer sur le côté. Ornés du logo de la marque et de la mention « La mobilité de demain commence ici », ils sont entièrement financés par la marque aux chevrons. « Plutôt que d’investir notre budget dans des panneaux publicitaires au bord de la route , nous avons préféré investir la même somme afin que les automobilistes roulent dessus », vante Citroën. Le constructeur automobile évoque « une initiative pour sécuriser les routes ».
Un programme gagnant-gagnant
Citroën dit avoir constaté que de nombreux ralentisseurs installés en urgence ne respectent pas toujours les normes en vigueur car « trop hauts, mal positionnés ou insuffisamment signalés ». Ainsi, ces dispositifs « peuvent s’avérer dangereux pour les usagers », explique le groupe automobile. Pour la commune d’Issoire, c’est un projet gagnant-gagnant, à l’heure où les collectivités locales alertent sur leur endettement et la baisse de leur budget.
« Citroën Bumpboard » s’adresse uniquement aux petites communes
« Pour nous, dans les petites communes, cette initiative est plus que bienvenue. Nos budgets sont vraiment limités, et il y a toujours quelque chose de plus urgent à réparer qu’un dos-d’âne », reconnaît Bertrand Barraud, le maire d’Issoire, petite ville de 15.000 habitants. Après cette première expérimentation, le fabricant de véhicules lance un appel à candidatures pour son programme jusqu’au 31 décembre 2025. « Citroën Bumpboard » s’adresse uniquement aux petites communes de moins de 15.000 habitants.
Citroën a prévu un budget de 50.000 euros pour installer entre 50 et 100 ralentisseurs
Dans le cadre de ce projet, Citroën installera entre 50 et 100 ralentisseurs dans toute la France (à raison d’un par commune) pour un budget de 50.000 euros. Le constructeur assure que les installations sont certifiées selon les recommandations du Cerema (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement). Il précise que la responsabilité de la conformité de l’ouvrage relève de l’entreprise choisie par la mairie et donc qu’il n’y est pour rien.
En France, 90% des ralentisseurs sont illégaux
Mais la Ligue de défense des conducteurs, qui a déjà inspecté les deux ralentisseurs trapézoïdaux d’Issoire, affirme qu’ils sont illégaux. L’organisation relève que ces dispositifs se trouvent sur les voies de desserte de transport public de personnes. Ce qui est contraire aux indications du décret n°94-447 de 1994. Celui-ci prescrit aussi que les ralentisseurs ne peuvent être construits que sur des axes limités à 30 km/h au maximum et empruntés par moins de 3 000 voitures par jour. Mais en France, plus de 90% des ralentisseurs (450 000) ne respectent pas ces règles, selon le Conseil d’Etat. L’instance n’exige toutefois pas leur destruction.