Comme dans la plupart des secteurs d’activité, la rentrée du marché locatif n’échappe pas à la crise. Dans la droite ligne du deuxième trimestre 2025, l’automne fait face à une offre réduite, une demande croissante et des loyers en hausses. Selon les données de la plateforme Bien’ici, la tendance est plus forte dans les métropoles étudiantes.
Au deuxième trimestre 2025, la tension locative a atteint un pic. Selon une étude trimestrielle publiée par le portail Bien’ici, le marché locatif français fait face à une forte demande, une offre en berne et des loyers en hausse. Entre avril et juin 2025, la demande de logements à louer a progressé de 9,5 % en un an, après qu’elle a doublé au cours des cinq dernières années. Dans le même temps, l’offre de logements a chuté de 6,3 % en un an, son plus bas niveau depuis 2021, et de 14 % en deux ans. Ce déficit structurel alimente une tension locative généralisée, dans les grandes métropoles comme dans les villes de taille moyenne.
Une offre réduite et une demande à la hausse
En cette rentrée 2025, le marché locatif français se trouve toujours sous tension. Selon les données du portail Bien’ici, l’offre de logements disponibles demeure extrêmement réduite car la demande poursuit sa progression et les loyers repartent à la hausse, en particulier dans les grandes villes étudiantes.
Dans le détail, le volume d’offres reste divisé par 2,5 par rapport à 2021, même si le nombre d’annonces a cessé de chuter cet été. Il ne permet pas de résorber la vague annuelle de demandes des étudiants et des jeunes actifs. Surtout dans certaines métropoles, où la situation reste critique. C’est le cas de Toulouse (-34 % de studios à la location sur un an), Grenoble (-33 %) et Lyon (-31 %).
Un marché locatif impitoyable pour les jeunes et les étudiants
En parallèle, la demande de logements progresse de +5 % sur un an. Elle se concentre sur les studios et les deux-pièces, avec une pression maximale dans les grandes villes universitaires. Selon David Benbassat, président de Bien’ici, plusieurs éléments rendent la recherche d’une location de plus en plus exigeante pour de nombreux Français, en particulier l’arrivée en nombre des étudiants sur le marché locatif chaque été.
« Ces jeunes, souvent contraints budgétairement, sont confrontés à une demande locative déjà très forte, exacerbant la rareté des biens disponibles, notamment dans les grandes villes universitaires. », note le responsable. À la vague des étudiants s’ajoutent l’allongement des études, la mobilité professionnelle et les difficultés d’accès au crédit immobilier.
Des loyers de plus en plus élevés dans les grandes métropoles
Dans la majorité des villes, les loyers ont augmenté. Il y a eu une progression médiane d’environ 10 € par mois pour les studios (+120 € par an). À Lyon, les moyens loyers atteignent en moyenne 660 € (+10 €), à Rennes 485 € (+30 €) et à Marseille 598 € (+30 €). À Paris, le loyer moyen franchit désormais les 1 027 € (+15 €),
Bien’ici relève que la raréfaction touche surtout les petites surfaces, segment le plus recherché. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs. Parmi lesquels la fiscalité jugée peu incitative pour les particuliers, le détournement d’une partie du parc vers la location saisonnière et le poids de la réglementation avec notamment le DPE comme catalyseur de la crise.
Le marché locatif attend la composition du nouveau gouvernement
Bien’ici note en outre que l’interdiction à la location des logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) depuis janvier 2025 a joué un rôle déterminant. Les passoires thermiques, souvent des petites surfaces, ont ainsi diminué de 4 points dans l’offre locative en 2025 par rapport à 2024. Et la situation va se corser. Dès janvier 2028, les biens classés F sortiront à leur tour du parc locatif. Par conséquent, 6 % de l’offre locative actuelle risquent de disparaître, accentuant la pénurie.
David Benbassat, directeur général de Bien’ici pense que la situation va continuer de se détériorer dans les prochaines années. Il estime toutefois que « le projet de statut du bailleur privé aurait permis de remettre des biens sur le marché et d’accompagner la production de logements neufs ». David Benbassat invite « le futur Gouvernement à reprendre ce sujet à bras le corps et à le mettre en œuvre dès le prochain budget. ». Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu est toujours en consultation avec les partis politiques pour former la nouvelle équipe.