Donald Trump a annoncé lundi que les camions importés (lourds et moyens) aux États-Unis seront taxés à hauteur de 25 % à compter du 1er novembre prochain. Selon lui, ce droit de douane vise à protéger les constructeurs américains face à la concurrence étrangère. Mais on se demande comment il compte l’appliquer quand il existe déjà des accords commerciaux dans ce domaine, notamment avec l’UE et le Mexique.
Donald Trump l’imprévisible. Dans une annonce faite sur son réseau social Truth, le lundi 6 pays, le président américain affirme qu’à partir du 1er novembre 2025, tous les poids lourds et les camions importés aux États-Unis verront leur tarif majoré à hauteur de 25%. Cette nouvelle taxe concerne notamment les camions de livraison, camions-bennes, autobus de transport en commun, véhicules de services publics, bus scolaires, tracteurs routiers, semi-remorques et véhicules utilitaires lourds.
Cette taxe sur les camions lourds et moyens vise à protéger les constructeurs américains
Selon la Maison Blanche, la mesure a été prise pour des questions de « sécurité nationale », mais également pour soutenir les fabricants américains de camions tels que Peterbilt, Kenworth, Freightliner, Mack Trucks ou encore Freightliner, propriété de Daimler Truck. En septembre, Donald Trump avait déjà indiqué que les importations de poids lourds seraient soumises à de nouveaux droits de douane à partir du 1er octobre pour des raisons de sécurité nationale et pour protéger les constructeurs nationaux contre une « concurrence extérieure déloyale ».
Dans le cadre de la hausse des droits de douane américains annoncés en avril 2025
La taxe sur les camions fait partie d’une série de droits de douane visant plusieurs secteurs, dont celui des médicaments, des meubles, des automobiles, de l’acier, de l’aluminium et du cuivre. Si son application vise prétendument à équilibrer les échanges commerciaux entre les États-Unis et d’autres pays, elle pourrait aller à l’encontre de certains accords commerciaux existants, notamment ceux avec le Canada, le Mexique, l’UE et le Japon. Washington impose déjà des droits de douane de 15 % sur les véhicules légers européens. Rien n’a encore été décidé pour les véhicules de plus grande taille.
Le Mexique, principal pays visé par cette nouvelle taxe sur les camions lourds et moyens
La nouvelle taxe irait également à l’encontre de l’accord de libre-échange nord-américain USMCA. En vertu de cet accord, les camions moyens et lourds arrivants du Mexique et du Canada sont exempts de droits de douane si au moins 64 % de leur valeur provient d’Amérique du Nord. Il s’agit principalement de pièces comme les moteurs et essieux, de matières premières telles que l’acier, ou la main-d’œuvre d’assemblage. Le Mexique a indiqué en mai dernier que l’ensemble des camions exportés vers les États-Unis contiennent en moyenne 50 % de composants américains, dont des moteurs diesel.
Premier exportateur de camions lourds et moyens vers les États-Unis
Le Mexique est le premier exportateur de camions moyens et lourds vers les États-Unis, avec environ 340 000 unités aujourd’hui qui passent sa frontière. En 2024, le pays a également exporté vers les États-Unis près de 128 milliards de dollars de pièces pour véhicules lourds. Ce qui représente environ 28 % du total des importations américaines.
Plusieurs constructeurs européens potentiellement touchés
Ces pièces et voitures sont produites pour la plupart par des constructeurs européens comme Stellantis, maison mère de Chrysler, et le groupe suédois Volvo, qui construit une usine de camions lourds à Monterrey. Au moins 14 fabricants et assembleurs de bus, camions et tracteurs routiers, ainsi que deux producteurs de moteurs européens sont actuellement installés au Mexique. Ces entreprises seront très affectées par la nouvelle taxe annoncée par Trump. Pour y échapper, elles pourraient délocaliser leur production en Amérique du Nord.