Le géant chinois du e-commerce JD.com lance en France sa nouvelle plateforme JoyBuy, qui propose une large gamme de produits de consommation à bas prix. Ce nouveau site a pour ambition de concurrencer Amazon, mais s’attire les foudres des commerçants français qui dénoncent une concurrence déloyale. Il débarque d’ailleurs au moment où le gouvernement prévoit une nouvelle taxe sur les colis importés.
JD. Com, le numéro trois du e-commerce en Chine avec 600 millions de clients, arrive en France avec JoyBuy, une plateforme offrant un très large éventail de produits alimentaires, électroniques, d’hygiène ou de décoration. Ce site propose aussi bien des marques chinoises que des références internationales. Il se veut plus haut de gamme que les autres géants asiatiques comme Temu et AliExpress, en misant sur la qualité et la fiabilité. Son interface promet également plus de fluidité et de transparence, en limitant les « dark patterns », ces messages commerciaux trompeurs.
JoyBuy souhaite concurrencer le leader Amazon en France
Déjà présent en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Belgique, JoyBuy souhaite concurrencer le leader Amazon en France. La plateforme compte proposer des délais de livraisons rapides : le jour même en région parisienne, et en un à deux jours dans le reste de l’Hexagone. Pour se faire, elle s’appuiera sur des entrepôts logistiques disséminés partout sur le territoire. Le groupe JD.com en possède déjà plusieurs en Europe, notamment en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne.
JoyBuy en territoire hostile
JoyBuy arrive en France au moment où les politiques dénoncent une invasion des produits chinois. La France et l’Europe sont devenues un marché clé pour les entreprises chinoises du commerce en ligne depuis la mise en place des droits de douanes américains. Des groupes venus de l’empire du milieu font déjà l’objet de critiques sévères.
Comme Shein, qui va faire son entrée au BHV Marais et dans plusieurs Galeries Lafayette, et Temu, qui vient de signer un protocole d’accord avec le groupe La Poste, détenu à 34% par l’État et à 66% par la Caisse des dépôts et consignations. Le gouvernement a exprimé son inquiétude de voir La Poste devenir le « cheval de Troie » de Temu. En plus de l’exécutif, les commerçants s’inquiètent aussi d’une concurrence déloyale des plateformes chinoises, très agressives sur les prix.
Vers l’instauration d’une taxe de 2 euros sur chaque colis expédié depuis l’étranger, hors UE
Pour protéger les entreprises françaises, le gouvernement envisage d’instaurer une taxe de 2 euros sur chaque article envoyé depuis l’étranger, hors Union européenne, dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Cette disposition pourrait être néanmoins contestée au niveau européen par les plateformes visées. La Commission européenne vient d’ailleurs de soulever un problème d’incompatibilité avec les traités de Rome et de Lisbonne. Par ailleurs, certains spécialistes avertissent que cette taxe pourrait pénaliser financièrement les consommateurs, sans forcément endiguer l’afflux de colis étrangers sur le territoire, en raison du coût des démarches déclaratives en douane.
