Les overdoses médicamenteuses tuent chaque année en France plus de 10 000 personnes, soit trois fois plus de victimes que les accidents de la route. Pourtant, le sujet semble largement être passé sous silence. Une campagne de sensibilisation et une réduction des prises de médicaments permettraient pourtant de sauver de nombreuses vies.
La France est le pays au monde où l’on consomme le plus de médicaments. Beaucoup trop pour notre santé ! Résultat de cette addiction aux médicaments : plus de dix-mille morts et 130 000 hospitalisations chaque année. Pourquoi un tel scandale ? Et pourquoi ce silence assourdissant au milieu de l’hécatombe ?
Les réponses sont multiples et les responsabilités partagées. Il y a tout d’abord la facilité que représente le médicament, pilule magique qui pourrait dans l’inconscient régler tous nos problèmes. C’est un leurre, mais c’est parfois réconfortant. A la faiblesse des patients viennent se greffer d’autres motivations.
Les médecins d’abord, qui préfèrent prescrire à outrance pour satisfaire leurs patients en leur donnant ce qu’ils veulent. Les pharmaciens, ensuite, qui souvent (comme c’est notamment le cas pour les antalgiques) recommandent des dosages supérieurs à ceux inscrits dans la posologie. Il y a le poids de l’argent enfin et surtout.
Pas pour la collectivité, ni pour les patients, bien sûr, qui doivent supporter le coût de ces traitements inutiles et nocifs. Mais pour les laboratoires pharmaceutiques, qui se sont imposés depuis des décennies au centre du jeu médical. Tout va bien dans le meilleur des mondes tant qu’on avale leurs pilules.
Mais le silence n’est pas tenable face au nombre de victimes. Une mobilisation du gouvernement et de l’opinion publique permettrait de sauver de nombreuses vies. Selon le Collectif du bon usage du médicament, qui milite pour un usage raisonné et raisonnable des médicaments, entre 45% et 70% des accidents pourraient être évités.
Et la surconsommation médicamenteuse atteint des niveaux dramatiques pour les personnes entre 75 et 84 ans, qui consomment en moyenne 4 médicaments par jour. Des seuils où les risques d’interactions médicamenteuses sont très élevés.