Paris : la location Airbnb devient problématique

Photographie aérienne de l'Arc de Triomphe de l'Etoile, Paris, France.

 

La location de meublés touristiques sur des sites comme Airbnb ou Booking a pris de l’ampleur ces dernières années à Paris. A telle enseigne que le phénomène devient un enjeu des prochaines municipales.

Très rentables pour les propriétaires, les offres de location de meublés touristiques sur des sites comme Airbnb ou Booking se sont multipliées ces dernières années à Paris. La capitale française compte plus de 65.000 annonces de meublées touristiques sur Airbnb et autour de 80.000 sur l’ensemble des plateformes, selon François Plottin, à la tête des 30 agents municipaux chargés du contrôle.

« Entre 20.000 et 30.000 logements transformés en hôtels clandestins »

Comme ces logements sont soustraits au parc classique de la location longue durée, Airbnb participe à la hausse des loyers à Paris et à l’installation de plus en plus systématique des classes moyennes et populaires hors de la ville. L’explosion des offres sur la plateforme détruit aussi des emplois dans l’immobilier locatif, dans l’hôtellerie, dans la restauration et dans les commerces de proximité.

Depuis 2014, seules les résidences principales peuvent être louées sur les plateformes, et ce dans la limite de 120 nuitées par an, sauf exemptions. Pourtant, l’an dernier, « entre 20.000 et 30.000 logements [avaient] été transformés en hôtels clandestins. Ces logements qui, auparavant, accueillaient des Parisiens à l’année n’accueillent plus que des touristes, car la location touristique est bien plus lucrative pour les propriétaires. », souligne l’adjoint au logement Ian Brossat.

Airbnb répond que seuls quelque 4.100 logements entiers ont été loués plus de 120 jours en 2019, et seulement 1.040 toute l’année.

Une demande extrêmement forte des locations Airbnb

La loi oblige aussi les propriétaires à s’enregistrer auprès de la ville, mais d’après les dernières données communiquées par Airbnb à la mairie, seulement 45% des mises en location touristiques ont un numéro d’enregistrement. « Ces agréments sont compliqués à obtenir, tout est fait pour que ce ne soit pas possible », regrette Nicolas Tsaros, propriétaire de cinq appartements dans le XVe, près de la tour Eiffel, mis en location sur Airbnb sans autorisation. Il dénonce une volonté de la mairie de les « bouter hors du marché » du tourisme, « alors qu’il y a une demande extrêmement forte ».

Les Parisiens, eux, souhaitent clairement en finir avec les meublés touristiques d’Airbnb. Certains quartiers comme le cœur de Paris ou la butte Montmartre enregistrent un grand nombre de plaintes de copropriétaires ou riverains pour des va-et-vient incessants, des parties communes dégradées ou des nuisances sonores.

Une pétition pour interdire Airbnb à Paris

Jeudi 20 février, l’association We Sign It a même lancé une campagne d’interpellation publique des candidats aux municipales afin de demander l’interdiction de Airbnb à Paris. La pétition a déjà réuni plus de 12.000 signatures. D’après l’association, en moyenne plus de 4 % du parc parisien est proposé à la location sur Airbnb, contre seulement 1,2 % à Londres et 0,6 % à New York. Ce qui est inacceptable. Elle demande donc des mesures radicales. A l’image de la municipalité de Madrid (Espagne) qui a adopté des règles pour empêcher la location de plus de 10.000 appartements loués par Airbnb plus de 90 jours par an.

Plusieurs candidats à la mairie de Paris pensent avoir déjà trouvé des solutions. Ils proposent notamment de limiter le nombre de nuitées, de renforcer les contrôles ou de développer des autorisations pour louer.

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