Les commerces de proximité de vins sont très appréciés par les Français en mal d’évasion pour cause de restrictions sanitaires. Conséquence, les acteurs du secteur s’en frottent les mains pendant que la filière viticole pâtit à plus large échelle de la crise du Coronavirus.
Les bonnes nouvelles sont rares actuellement à cause de la pandémie et ses corollaires. Mais du côté des cavistes, il y a lieu de sourire. En effet, la fermeture de bars et autres restaurants décrétée par les autorités fait affluer du monde dans les enceintes de proximité spécialisées dans le commerce du vin. Résultat, plusieurs commerçants ont vu leur chiffre d’affaires grimper en 2020. Une situation étayée par la Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD) dont l’enquête révèle une hausse de 10 à 20 % chez huit cavistes sur dix. Cette performance est d’autant plus exceptionnelle que peu de secteurs d’activités peuvent actuellement s’enorgueillir d’une telle santé financière. La preuve, à peine un commerce de proximité sur deux en dehors des cavistes est en situation de vache grasse, toujours selon les données de la CGAD.
Situation contrastée
Mais chez les cavistes, c’est l’abondance. Surfant sur le besoin des consommateurs de retrouver un semblant de convivialité, ils ont amélioré leur rapport à la clientèle. Au point que la bonne dynamique entamée depuis décembre 2020 se poursuit en ce début d’année. Et elle ne devrait certainement pas s’arrêter là. Le syndicat des cavistes entend en tout cas, tout mettre en œuvre pour garder sa nouvelle clientèle et ainsi résister aux assauts des bars quand il sera question de leur réouverture.
Résister, un terme qui sonne à contrario, mal chez les cavistes de province. Contrairement à leurs homologues de la métropole, ces derniers qui composent pourtant la grande majorité du secteur ne profitent pas de la conjoncture économique favorable. La faute notamment à des conditions de rassemblements beaucoup plus compliquées pour les clients dans ces territoires.
Une filière déjà bien assommée avant la pandémie
Plus généralement, la crise du Covid-19 n’est pas la seule menace à laquelle est confronté le secteur viticole français. L’entrée sur le territoire américain des vins et autres spiritueux fait depuis plusieurs mois, l’objet de fortes restrictions économiques mises en place par l’ancien président Donald Trump. C’est une des conséquences du litige opposant le constructeur aéronautique européen Airbus à son homologue américain Boeing.
Le vin français s’en remet désormais à l’administration Biden qui semble encline à travailler à une issue favorable à tous dans ce différend.