France : les vendeurs de vêtements dans l’angoisse

Le déconfinement à venir devait leur permettre d’envisager l’avenir sous de meilleurs jours. Mais les magasins de vente de vêtements sont aujourd’hui plus que jamais inquiets de ce qu’il adviendra de l’énorme quantité d’articles restés invendus.

Ou comment une bonne nouvelle se révèle être source de casse-tête. L’ouverture prochaine – le 19 mai – des commerces en France tant souhaitée par divers acteurs après des mois d’inactivité, est aujourd’hui abordée sans grand enthousiasme du côté des acteurs de la vente de vêtements. Cette situation paradoxale à bien des égards s’explique notamment par le trop-plein d’articles encore présents dans les magasins. Des articles en nombre important, mais hélas devenus inadaptés à cette période de l’année dans l’hexagone.

En effet, les magasins longtemps fermés à cause des restrictions sanitaires tous azimuts n’ont pu écouler leurs produits à temps. Les approvisionnements effectués par exemple pour le printemps sont toujours en magasins malgré l’alternative de la vente via internet adoptée par certains lors des confinements. Le vêtement étant avant tout une affaire de mode, beaucoup de commerçants croulent aujourd’hui sous des stocks dont la clientèle voudra de moins en moins.

Des perspectives pas très encourageantes

L’unique façon de pallier cette situation aurait été le renouvellement des stocks afin d’adapter l’offre à la demande. Mais les magasins pour la plupart en manque de ressources financières, ne peuvent se le permettre. Beaucoup ont été amputés d’une grande partie de leur chiffre d’affaires depuis le début de la crise du Coronavirus. Mais les charges fixes comme le paiement du loyer ou le règlement des frais d’entreposage ont demeuré. Il fallait donc mettre la main à la poche malgré cette situation de vache maigre, au risque de fermer définitivement boutique. Par ailleurs, l’aide de l’État au secteur se révèle aujourd’hui insuffisante. Nombreux sont les commerçants qui estiment avoir été moins bien traités que leurs homologues de la restauration.

Ce sont là autant de raisons qui n’encouragent pas les acteurs de la vente de vêtements à entrevoir la date du 19 mai avec bonheur. D’autant que le secteur voit sa croissance s’éroder au fil des années. Selon Gildas Minvielle, directeur de l’observatoire économique de l’Institut français de la Mode (IFM), la vente en prêt-à-porter est en chute constante depuis plus d’une décennie au détriment du e-commerce. Au risque de menacer l’avenir de la filière ? Les plus optimistes veulent croire au triomphe de la vente en magasin qui garde tout de même quelques atouts.

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