Solaire, éolien, hydraulique, géothermie et biomasse. Les énergies renouvelables ont conquis notre planète, qui souhaite reprendre des couleurs. La plupart des industriels européens, américains ou asiatiques ont lancé au moins un projet dans ces énergies. Mais en Afrique de l’Ouest, un entrepreneur malien a fait le choix de miser sur l’hydrogène naturel, une ressource peu connue du grand public.
Les énergies renouvelables, tout le monde en parle depuis plusieurs années. Elles représentent l’espoir d’une planète engagée dans une transition énergétique inédite. Les gouvernements et acteurs de l’énergie investissent énormément dans quatre principaux domaines, à savoir le solaire, l’éolien, l’hydraulique et la biomasse. On voit ces dernières années les projets se multiplier en Europe, en Chine, en Inde, aux Etats Unis et même en Afrique.
Dans ce dernier continent, une autre ressource fait de plus en plus parler d’elle : l’hydrogène naturel. Elle est exploitée depuis 2012 à Bourakébougou, au Mali, par la compagnie Hydroma fondée en 2006 par le milliardaire Aliou Boubacar Diallo. Aujourd’hui, cet ambitieux entrepreneur est reconnu comme le pionnier mondial de l’hydrogène naturel. Et pour cause, il reste à ce jour, le seul au monde à transformer cette ressource en électricité verte. Une prouesse technologique qui lui permet d’être invité dans des grands évènements comme La COP 21 et de se retrouver à la même table que les membres de gouvernement, dont ceux de l’Allemagne.
L’Afrique, clé de la révolution énergétique ?
En Afrique de l’Ouest, Aliou Diallo souhaite opérer souhaite faire des miracles avec l’hydrogène naturel. Il promet notamment résoudre le problème énergétique de la région en produisant de l’énergie verte en quantité et à moindre coût. Cette ambition sera certainement réalisée car les potentialités sont énormes. En effet, l’hydrogène naturel se trouve en abondance dans le sous-sol ouest-africain d’après plusieurs prospections. « L’Afrique va être la clé de la révolution énergétique et l’Afrique aura un rôle à jouer dans la transition énergétique parce que le craton ouest-africain contient de grands gisements d’hydrogène naturel », a confirmé Aliou Diallo, il y a quelques mois. Un rapport de qualification d’Hydroma publié en 2019 indique que les réserves dans la seule région de Bourakébougou sont estimées à 700 milliards de mètres cube !
« Nous ne consommerons que 5% à 10% de notre production »
Alors que le Mali vit à nouveau un sérieux délestage depuis des mois, Aliou Diallo a récemment réitéré au gouvernement sa disponibilité pour aider le pays à gagner son indépendance énergétique. Il assure que ce problème sera résolu s’il avait les financements nécessaires pour lancer une production à grande échelle de son hydrogène naturel. Pour approvisionner plus facilement l’Afrique de l’Ouest, du nord et même l’Europe, le promoteur malien prévoit la construction d’un pipeline qui partira de Bourakébougou jusqu’aux portes de l’Europe.
« Si nous exploitons l’hydrogène naturel pour produire de l’électricité et des produits dérivés comme l’engrais ou l’ammoniac à utiliser dans la mobilité légère et lourde, nous ne consommerons que 5% à 10% de notre production. Donc le reste que faut-il faire avec ? Si on veut avoir des sources de devises, il faut aller vers l’exportation. Il faut alors trouver la meilleure voie d’exportation, celle qui s’adapte le mieux à l’hydrogène vert et à l’hydrogène naturel dans les différents pays cités », avait-il expliqué en octobre 2020. En attendant les financements, Hydroma continue ses travaux à Bourakébougou et vient de lancer la construction de champs de panneaux photovoltaïques pour la production de l’hydrogène solaire.