Le géant français de la maroquinerie entre autres va revoir le coût de ses produits à la hausse face au contexte inflationniste mondial. Objectif : protéger ses marges bénéficiaires alors que le secteur luxe est un des grands gagnants de la pandémie du Covid.
On s’en doutait un peu depuis fin janvier lors de l’annonce des résultats du quatrième trimestre de l’année écoulée par Louis Vuitton. Le discours du grand patron Bernard Arnault laissait présager une hausse des prix. Eh bien, on y est. Le groupe compte, selon des informations obtenues par Reuters ce mardi 15 février d’un porte-parole basé en Chine dont l’identité reste inconnue, procéder à l’augmentation de ses coûts de vente dans les prochaines heures.
L’intéressé ne révèle rien de la proportion dans laquelle cette augmentation se fera, bien que PurseBop, plateforme de suivi du marché du luxe parle d’une fourchette située entre 2 et 18% selon les gammes. Mais l’agence de presse britannique croit savoir qu’elle devrait affecter l’ensemble des marchés du groupe tricolore. Ainsi qu’un large éventail de produits provenant de la maroquinerie, de la mode, entre autres. À cet effet, des bruits d’une hausse des prix de l’ordre de 20% impliquant certains sacs à main de la marque circuleraient déjà en Chine toujours selon Reuters.
Marge bénéficiaire
En tout cas, ce que Louis Vuitton décrit comme un ajustement des prix s’impose selon les responsables, au regard du contexte économique mondial. Toujours en proie aux conséquences de la crise du Covid, ce dernier est en effet marqué par un surcoût de production et de transport notamment pour les entreprises. Les industriels sont donc contraints d’agir en conséquence sur les prix afin d’éviter une érosion complète de leur marge bénéficiaire.
C’est ainsi que le concurrent de Louis Vuitton, Chanel affecté par les problèmes de chaîne d’approvisionnement, a augmenté à plusieurs reprises l’année dernière, le prix de certains de ses produits. Au nombre desquels, le sac Classic Flap désormais au-delà de 50% plus cher qu’il y a trois ans.
Quelle réaction pour le marché ?
Il reste à savoir comment réagira le marché à cette hausse des prix chez Louis Vuitton, propriété de LVMH, étant donné la quasi-stagnation du pouvoir d’achat ces derniers mois. Une situation qui n’a toutefois pas empêché le fleuron français du luxe, à l’instar de l’ensemble de ce secteur, de terminer 2021 en fanfare. Il a en effet annoncé 20,04 milliards d’euros de ventes au dernier trimestre. Des résultats dopés essentiellement par ses divisions mode et maroquinerie en Asie et aux États-Unis.