Royaume-Uni : le secteur du fish and chips en perte de vitesse

Le plat à base de poisson blanc entre autres, véritable institution culinaire outre-Manche, est aujourd’hui menacé. Les péripéties d’une industrie à genoux.

C’est un des plus anciens plats du Royaume-Uni. Tant il a traversé les âges depuis son apparition au 19e siècle. Mais il est malheureusement menacé de disparition aujourd’hui. Le fish and chips, fait à base de poisson – blanc généralement – frit et des frites, est de plus en plus rare au menu des restaurants et autre fast-food dans le royaume.

En cause, une combinaison de facteurs pénalisants pour les acteurs du secteur. Au nombre desquels le manque de personnel amplifié par le Brexit ; et la hausse des prix, entre autres corollaires de la crise du Covid. Cela a notamment participé à faire grimper le coût de la morue, un des poissons utilisés pour le plat, de 75% l’année dernière, selon le média britannique The Telegraph. Le prix de l’églefin, l’autre poisson prisé pour l’occasion ayant monté de 81%, à en croire la même source.

Facteur aggravant

Ce tableau source de précarité pour les magasins de vente de ce repas est exacerbé depuis le 24 février et l’éclatement du conflit russo-ukrainien. Car la situation de guerre rend rare la quasi-totalité des ingrédients. À commencer par le poisson – le corégone en l’occurrence – dont la Russie est l’une des principales régulatrices de l’offre mondiale avec une contribution estimée à 45%. Le Royaume-Uni importe 30% de ce poisson voisin du saumon du grand pays de l’Est.

Les frites sont quant à elles menacées par la perspective d’un manque de pommes de terre sur le marché en raison du bouleversement du secteur de l’engrais, nutriments essentiels à la productivité agricole. La Russie et son allié de la Biélorussie étant de grands exportateurs de fertilisants dans le monde. L’huile de tournesol, un des produits phares de l’Ukraine, manque également dans le poêle toujours à cause de la crise entre Moscou et Kiev.

Industrie agonisante

Conséquence : les vendeurs de fish and chips font des pieds et des mains pour se procurer les ingrédients nécessaires. Avec une incidence sur les prix de vente. Problème, pas grand-monde n’est prêt à supporter cette hausse sans laquelle les industriels verront leur marge bénéficiaire s’éroder considérablement.

De fait, beaucoup craignent désormais que la plupart des vendeurs ne mettent la clé sous la porte dans les prochains mois. À moins d’une réinvention de la recette du fish and chips.

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