Loyers : les impayés se multiplient en France

Photo de Tierra Mallorca sur Unsplash

En France, le nombre des impayés a fortement augmenté ces derniers mois, qu’il s’agisse des charges en tant que propriétaires ou des loyers en tant que locataires. Cette situation est principalement due à la flambée des prix de l’énergie et à la hausse des assurances.

Augmentation considérable des petits impayés

Encore une nouvelle manifestation de la crise du logement. En France, les impayés chez les locataires comme chez les propriétaires se multiplient depuis plusieurs mois. En particulier dans certaines régions connues pour être sous tension.

Ainsi en Ile-de-France, les petits impayés, c’est-à-dire ceux qui nécessitent une relance à J+1, concernent désormais 19% des baux, contre seulement 5% en 2020 d’après des chiffres actualisés de l’agence en ligne Immodirect. En considérant les 10 plus grandes villes de France, on monte même à 23% de petits impayés contre seulement 7% il y a 3 ans.

La précarité en nette progression en France

Pour ce qui concerne les impayés supérieurs à un mois de loyer (plus de 30 jours), ils ont atteint 3% des baux aujourd’hui alors qu’ils se situaient sous 1% en 2020. Il s’agit d’un record historique, qui témoigne de la hausse de la précarité en France sous l’effet de l’inflation.

Depuis plusieurs mois, les ménages font face à une flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie. Ils sont donc contraints de sacrifier les dépenses de logement, de santé ou encore d’éducation pour pouvoir se nourrir. Selon le 27e rapport annuel sur « l’État du mal-logement en France en 2022 », au moins 1,2 million de locataires étaient en situation d’impayés l’année dernière.

7 copropriétés sur 10 face à des factures impayées

Les propriétaires éprouvent des difficultés similaires. En effet, le taux d’impayés des charges à leur niveau tourne désormais autour de 15%. Soit 20 points de plus qu’en 2020. De quoi sonner l’alarme. L’Anah, l’Agence nationale de l’habitat, prévient contre l’atteinte d’un taux de 20% d’impayés. Au niveau des copropriétés, 7 sur 10 seraient déjà confrontées à des factures impayées. C’est deux fois plus que l’année dernière.

Hausse des charges courantes

Cette dégradation s’explique par plusieurs facteurs. D’abord par une hausse des prix de l’énergie. Dans les immeubles au chauffage collectif, les charges ont augmenté de 20% cette année après une progression de 10% en 2022. On note également une hausse de 7% des frais d’assurance spécifiques aux copropriétés en 2023 après +5% l’an dernier. Parmi les autres charges courantes figurent l’entretien des bâtiments et les honoraires de syndic.

Risques de coupure du chauffage ou de l’eau chaude

Dans ce contexte d’inflation générale, les copropriétaires sont invités à payer les charges à la fin de chaque mois au lieu d’attendre le trimestre. Le paiement trimestriel alourdirait les impayés et les rendraient insupportables. Mais tout le monde n’a pas la possibilité de payer chaque mois.

Heureusement, l’on peut toujours demander un échéancier pour pouvoir effacer ses charges. Les copropriétaires doivent absolument le faire d’autant qu’ils s’exposent à des frais de recouvrement et à un procès du syndic. Souvent, le conseil syndical peut demander à la compagnie de couper le chauffage ou l’eau chaude afin de sauver la copropriété.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.