L’Union européenne a annoncé mercredi vouloir surtaxer les véhicules électriques venus de Chine à hauteur de 28%, contre 10% actuellement. Elle accuse le géant asiatique de subventionner illégalement ses constructeurs, faussant ainsi la concurrence. Pékin menace de riposter, ce qui n’arrange pas des pays comme l’Allemagne.
La Commission européenne a annoncé mercredi une hausse de jusqu’à 28% de droits de douane sur les importations de véhicules électriques (VE) chinois dans l’Union européenne (UE). A ce jour, cette taxe s’élève à seulement 10%. Provisoire, la mesure devrait entrer en vigueur à partir du 4 juillet 2024.
La Chine finance énormément ses entreprises VE
Bruxelles accuse Pékin de subventionner illégalement ses constructeurs, faussant ainsi la concurrence. Il dénonce l’existence d’aides d’État à plusieurs niveaux en Chine. Ces aides prennent la forme de subventions, de prêts bon marché, de crédits garantis par l’État, de remises fiscales, d’exonérations de TVA ou encore de prix réduits pour les biens et les services.
La France et l’Espagne soutiennent la surtaxe, pas l’Allemagne
En septembre dernier, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, avait lancé une enquête sur ces subventions du gouvernement chinois au secteur des voitures électriques. Cette enquête visait à déterminer si le soutien de Pékin pouvait causer à l’avenir un préjudice à l’industrie de l’UE. La France et l’Espagne ont soutenu la hausse des droits de douanes, tandis que l’Allemagne s’y était opposée, soutenue par la Suède et la Hongrie.
Les constructeurs allemands n’ont pas intérêt à suivre la Commission européenne
Cette nouvelle mesure de la Commission européenne pourrait faire très mal aux marques chinoises et occidentales, qui exploitent des usines dans le pays asiatique. Elles seront touchées par une augmentation substantielle des taxes. Pour les constructeurs allemands (Volkswagen, Audi, BMW, Mercedes), la Chine représente le principal marché national, avec 36 % des ventes en volume. Jusqu’à récemment, ils dominaient le marché chinois, avant l’essor d’entreprises comme BYD.
L’Association allemande de l’industrie automobile (VDA) pas contente de cette taxe supplémentaire contre les VE venus de Chine
Berlin ne voit donc pas d’un bon œil la surtaxe de l’UE. Il pourrait perdre une bonne part de marché et surtout voir sa transition climatique ralentie à cause des coûts. L’Association allemande de l’industrie automobile (VDA) a déjà clairement exprimé son opposition à des droits de douane supplémentaires. Elle craint un conflit commercial majeur avec la Chine. D’ailleurs, l’Allemagne a raison de se faire du souci.
La Chine promet de riposter
En effet, Pékin a déclaré qu’il ne resterait pas les bras croisés face à l’introduction des taxes supplémentaires. Il prévoit ainsi de riposter à travers des mesures de rétorsion. Les autorités chinoises voudraient cibler en priorité les secteurs de l’agriculture et de l’aviation. Elles assurent vouloir défendre les droits et intérêts des entreprises chinoises. Pour l’heure, l’Empire du milieu se réserve le droit de porter plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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