Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, les Canadiens boycottent la destination États-Unis, en guise de protestation contre la politique du président américain, en particulier ses tarifs douaniers, qui frappent Ottawa. Ils préfèrent désormais passer leurs vacances au Mexique, à Antigua et même au pays.
Donald Trump aura réussi à se mettre à dos tout le monde avec sa politique provocatrice. Dès son élection, en novembre dernier, il s’est mis à menacer la Chine et ses deux voisins immédiats : le Canada au nord et le Mexique au sud. Le président américain a annoncé et finalement appliqué, depuis le 4 février, une hausse des droits de douanes jusqu’à 25%.
Le Canada prévoit des contre-tarifs
Évidemment, ces tarifs douaniers nuisent à l’économie des pays visés, notamment le Canada qui a toujours eu de bonnes relations avec le grand frère américain. Dès l’application de la hausse des droits de douanes américains, le pays a riposté avec des contre-tarifs prévus à partir du 4 mars. Voilà donc Donald Trump qui ouvre un nouveau conflit commercial en plus de celui avec la Chine.
Les autorités canadiennes appellent à se détourner des États-Unis
Mais Ottawa compte aller plus loin. A la guerre comme à la guerre, dit-on.Ainsi, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, et le premier ministre canadien, Justin Trudeau, ont tous deux appelé leurs compatriotes à revoir leurs projets de voyage chez le voisin, qui veut d’ailleurs faire de leur nation, le 51e « État chéri » des États-Unis.
Pas question de se rendre aux États-Unis sous Trump
Mais les Canadiens n’ont pas attendu l’appel de leurs autorités pour se détourner de la destination États-Unis. Dès l’élection de Donald Trump le 5 novembre dernier, beaucoup d’entre eux ont annulé leur voyage. Pour eux, pas question d’aller dans un pays qui menace le leur. Certains avaient déjà pris cette résolution lors du premier mandat du dirigeant républicain (2016-2020).
Les Canadiens optent pour un tourisme local
Désormais, les Canadiens prévoient de visiter d’autres endroits que les États-Unis qu’ils adorent pourtant beaucoup. Certains choisissent d’aller en tourisme au Mexique, au Portugal ou encore à Antigua, jusqu’à ce que la situation évolue au pays de l’Oncle Sam. D’autres optent pour des séjours sur le territoire canadien même, notamment à Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse et en Ontario.
Une opportunité pour le tourisme national
C’est une occasion pour les Canadiens de découvrir ou de redécouvrir leur pays. Le gouvernement se félicite de la situation, ayant toujours appelé ses citoyens à privilégier les destinations intérieures pour passer leurs vacances. Le tourisme canadien ne pourra que se porter mieux. De l’autre côté, c’est une mauvaise nouvelle pour l’économie et les emplois.
Vers une baisse de 10% des voyages de Canadiens aux États-Unis
D’après la U.S. Travel Association, qui défend les intérêts de l’industrie américaine du voyage, le Canada est la première source de visiteurs étrangers aux États-Unis, avec 20,4 millions de touristes en 2024 et 20,5 milliards de dollars de dépenses. Cette manne financière permet de soutenir 140 000 emplois américains. Avec le boycott, U.S. Travel Association prévoit une baisse de 10 % des voyages en provenance du Canada. Ce qui pourrait se traduire par une perte de 2,1 milliards de dollars américains en dépenses et la suppression de 14 000 emplois.
Un boycott des États-Unis qui n’a pas beaucoup de sens
Les Canadiens savent que ce boycott ne va pas changer la décision de Trump, mais qu’il peut avoir un impact quand même, économique, moral ou culturel. Ils rappellent que le tourisme est une forme de diplomatie douce, qui favorise la compréhension culturelle et renforce les relations entre les pays. Il faut cependant souligner que ce boycott n’a pas beaucoup de sens. On aime un pays pour ce qu’il est ou on ne l’aime. Un président ne peut pas nous le faire détester. D’ailleurs, si on devait choisir sa destination touristique selon ses convictions politiques, plus personne ne traverserait le pas de sa porte.