Pour réaliser les économies du budget 2026, François Bayrou a évoqué plusieurs pistes, dont la cession d’une partie du patrimoine immobilier de l’État. Ce parc compte quelque 200 000 bâtiments, pour environ 95 millions de mètres carrés de surface. Il comprend notamment des terrains avec maisons et des immeubles administratifs d’une grande valeur. Mais, les meilleurs lots auraient déjà été vendus.
François Bayrou met la France au régime. Lors d’une conférence de presse donnée le mardi 15 juillet, le premier ministre a annoncé un plan pour son budget 2026, comprenant un objectif de 43,8 milliards d’euros d’économies. Pour atteindre cette somme, il a annoncé plusieurs mesures autour d’une année blanche, visant notamment la sécurité sociale et les collectivités.
« Rendre » utile le patrimoine immobilier public
François Bayrou a également dit vouloir « rendre utile » le patrimoine immobilier public, qui serait resté « improductif » ces derniers années. « L’Etat est propriétaire de très nombreux biens immobiliers pour un montant de plusieurs centaines de milliards et dont il ne fait pour ainsi dire rien », a déclaré le chef du gouvernement. Ce parc immobilier public français est en tout cas plus important que celui d’autres pays européens. Il compte quelque 200 000 bâtiments, pour environ 95 millions de mètres carrés de surface, contre environ 60 millions de mètres carrés pour l’Allemagne. Ce patrimoine comprend notamment des terrains avec maisons, des immeubles et des bâtiments administratifs.
Un parc estimé à 70 milliards d’euros
Le parc immobilier français pèse 70 milliards d’euros, d’après un rapport de la Cour des comptes. Mais ces dernières années, il est parti morceau après morceau. En 2024, l’État a cédé 549 bâtiments, pour 222 millions d’euros de recettes. En 2023, il a vendu 645 biens immobiliers pour un gain total de 279 millions d’euros. C’est la meilleure année de ventes depuis 2019, malgré un contexte de marché immobilier dégradé. Parmi les cessions notables de cette année-là figurent l’ancienne école d’architecture à la Défense (11 millions d’euros) et un centre de vacances à Saint-Raphaël (9 millions).
Réduire de 25% les surfaces de bureaux d’ici 2032
Alors que François Bayrou voudrait encore vendre pour atteindre l’objectif de réduction de 25% des surfaces de bureaux d’ici 2032, les meilleurs lots auraient déjà été cédés selon certaines sources. Mais il subsiste quelques actifs notables, dont un centre des impôts désaffecté près de Paris, de 4 000 m2. Néanmoins, certains auraient préféré que le bâtiment soit transformé en infrastructure publique, plutôt de le céder. Son prix de vente reste confidentiel, comme celui de la plupart des actifs d’ailleurs.
L’Etat n’est pas en mesure d’entretenir le patrimoine immobilier public
S’il est raisonnable de vendre les biens qui ne servent vraiment plus, la Cour des comptes estime que la rationalisation des surfaces permettra de réaliser de tirer de meilleurs recettes. Selon l’institution, l’Etat n’est pas en mesure d’entretenir son parc, car trop important, trop dispersé et pas concentré. De plus, la rénovation énergétique des bâtiments reste difficile et n’a pas été inscrite dans une stratégie pluriannuelle avec des objectifs chiffrés. La Cour recommande de trouver une solution pour mieux valoriser ce patrimoine immobilier.
L’Etat pourrait confier le patrimoine immobilier public à une foncière
C’est dans cet objectif que le gouvernement a relancé l’idée d’une foncière d’État, comme cela se fait aux Pays-Bas, au Danemark ou encore en Finlande. Cette entité se chargera de rénover les bâtiments, pour ensuite louer les surfaces à des occupants, qui verseraient un loyer. D’après la Cour des comptes, l’État gagnerait à confier d’abord le parc de bureaux à cette foncière, puis dans un second temps les logements. Ce projet de création d’une foncière pour mieux gérer le patrimoine immobilier public avait fait l’objet d’un amendement au projet de loi de finances pour 2025. Mais l’Assemblée nationale a rejeté le volet recettes du budget.