Aux États-Unis, l’entreprise technologique Zugara accuse Chanel de violation de brevet. La Maison de luxe française aurait utilisé une technologie de réalité augmentée trop similaire à la sienne pour ne pas être du plagiat.
Avec l’essor du commerce en ligne, les marques de mode misent de plus en plus sur des outils digitaux pour faciliter et éclairer l’acte d’achat. Elles proposent notamment des filtres, des tutoriels et des essayages virtuels. Chanel Beauté n’échappe pas à la tendance. Sur son site e-commerce américain, la Maison de luxe française a ouvert un studio de maquillage numérique permettant aux internautes de tester des rouges à lèvres, des fards et des vernis en quelques clics.
L’outil d’essayage AR de Chanel remis en question aux États-Unis
Cette expérience immersive utilise la caméra frontale pour détecter le visage et ajuster dynamiquement les cosmétiques virtuels selon les mouvements de l’utilisatrice. Mais l’outil d’essayage AR a été récemment remis en question aux États-Unis. La société technologique américaine Zugara argue que cette technologie de réalité augmentée ressemble trop à la sienne pour ne pas être une copie. Elle a donc porté plainte pour violation de brevet.
Zugara a porté plainte le 22 juillet auprès d’un tribunal du Texas
D’après les informations de The Fashion Law, Zugara a porté plainte le 22 juillet auprès d’un tribunal du Texas. Dans son dépôt, la société affirme que l’outil d’essai de maquillage virtuel de Chanel reproduisait illégalement son système breveté développé pour la simulation cosmétique en temps réel. La marque de luxe tricolore exécuterait même l’intégralité des étapes de sa méthode appréciée par les grandes entreprises et organisations. Zugara compte parmi ses clients Nestlé, Pepsi, PayPal, Toyota, AT&T et l’US Air Force.
Une légère différence entre les outils de Zugara et Chanel
La méthode brevetée de Zugara suit le regard et les lèvres des utilisateurs pour appliquer numériquement le maquillage en temps réel. Elle s’applique par une superposition de cosmétiques virtuels qui s’ajustent dynamiquement aux mouvements de l’utilisatrice. L’outil d’essai virtuel de Chanel, lui, permet de tester des looks maquillage. Il propose une sélection de palettes, des produits en édition limitée et des options de personnalisation.
Zugara a déjà accusé Estée Lauder pour des raisons similaires
Bien qu’il existe plusieurs façons d’obtenir cet effet, Zugara allègue que le maquillage AR de Chanel reproduit la séquence spécifique décrite dans son brevet. L’entreprise technologique n’est pas à sa première accusation. Elle avait déjà porté plainte contre la marque de beauté Estée Lauder pour des raisons similaires. L’affaire s’était finalement soldée en juillet par un règlement à l’amiable. Elle a toutefois appris aux grands groupes que les risques juridiques liés à l’utilisation de technologies AR et VR sont bien réels.
L’AR superpose des éléments numériques aux images du monde réel
Contrairement à la réalité virtuelle (VR), qui plonge les utilisateurs dans un environnement entièrement numérique, la réalité augmentée (AR) améliore les images du monde réel en y superposant des éléments numériques. Dans le secteur de la beauté, les outils d’essai en AR sont devenus populaires depuis quelques années. Ils offrent des expériences d’achat personnalisées, plus vrais et sans contact. Depuis chez soi, une cliente peut tester des rouges à lèvres, des fards ou encore des vernis par l’intermédiaire d’un écran. Malheureusement, le recours à ces technologies suscitent souvent des inquiétudes au niveau de la collecte et de la protection des données biométriques.