En raison de l’inflation et de la baisse du pouvoir d’achat, les Français réduisent leurs dépenses en tout genre. D’une part, ils se tournent vers les produits moins chers comme les premiers prix. D’autre part, ils renoncent à certains plaisirs, jugés non essentiels. Les secteurs de l’habillement et de la restauration sont les principales victimes de cet arbitrage.
Les prix des denrées flambent
Alors que l’inflation a atteint un moment historique en avril, à 4,8 % sur un an d’après l’Insee, les produits de grande consommation (PGC) continuent de flamber au fil des semaines. En particulier les produits alimentaires, dont les prix ont augmenté de 3,1% en avril. Pour préserver leur pouvoir d’achat, les ménages français choisissent de diminuer leurs dépenses.
D’abord ils ont jugé bon de payer les produits les moyens chers. Ils se tournent ainsi vers les premiers prix. Le chiffre d’affaires de ces références a bondi de 8 % au premier trimestre, tandis que les autres ont reculéde 1,8 %. On note également une ruée vers les magasins qui proposent des promotions, des remises directes, des bons d’achats et d’autres dispositifs similaires.
Des arbitrages sur les types de produits
Cette quête des prix bas provoque des infidélités de la part des consommateurs à l’égard de leur enseigne habituelle. Selon une étude Tiendeo, réalisée en mars auprès des jeunes et des femmes, 70% des Français disent accorder une attention particulière aux réductions dans le choix de leur magasin pour leurs courses. Ils recherchent en premier les promotions sur des produits tels que les aliments avec emballages, les articles d’hygiène et de nettoyage, ainsi que les soins personnels. Mais les ménages ne font pas que réduire leurs dépenses. Ils effectuent aussi des arbitrages sur les types de produits.
Moins de restauration et de vêtements
Ce tri touche particulièrement les secteurs de l’habillement (recul des ventes de 13% sur un an) et de la restauration (-20%). Les Français ne voient pas trop l’intérêt de garnir leur garde-robe en cette période difficile. Ils estiment également qu’ils peuvent amplement se passer d’une sortie au restaurant. Le minimum se faisant déjà dans nos cuisine. Les adresses près des cinémas seraient les premières victimes de cette priorisation des activités. Pour ce qui concerne la vente de chaussures, il y a un repli de 6 % des ventes contre 5% pour l’hygiène et la beauté.
Selon les analystes, les Français préfèrent de plus en plus les produits reconditionnés ou la seconde main. Ceux-ci étant plus durables et moins chers. D’où la chute de ventes d’articles neufs dans l’habillement et l’électronique, notamment. En outre, les ménages réduisent la voilure sur l’équipement de la maison et l’ameublement. S’ils envisageaient l’achat des meubles,par exemple, ils sursoient à ces dépenses ou les reportent faute d’urgence. En revanche, ils ne laissent pas tomber leur projet de vacances, préférant simplement les réduire en amont.