Le secteur enregistre pour la douzième fois consécutive fin mai, une baisse des livraisons. Les perspectives d’avenir sont si mauvaises que de nombreux acteurs craignent un retour au pire moment de 2020 marqué par une morosité due au Covid.
Il ne fait pas bon d’opérer dans la vente de véhicules en France en ce moment. Depuis quelque temps, le secteur connaît un contexte économique défavorable. À tel point qu’il vient de boucler sa douzième période consécutive de baisse des livraisons, selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA), organisation regroupant les industriels du secteur dans l’Hexagone.
Les résultats pour le mois écoulé témoignent en effet de 126 813 immatriculations seulement. Soit un recul de 10,09% sur une année. 2022 en l’occurrence semble avoir commencé sous de très mauvais auspices, à en croire les données disponibles à ce jour. Elles concernent notamment 600 897 véhicules immatriculés depuis janvier. Soit une chute de 16,92% par rapport à la même période il y a un an.
Demandes difficilement honorables
À l’origine de cette situation, figure moins la demande que l’offre. Le besoin d’acquérir de nouvelles quatre routes reste toujours aussi prégnant chez les Français. Mais les constructeurs automobiles ne parviennent pas à honorer les demandes par manque de disponibilité des véhicules. Ces derniers voient en effet leur construction pâtir à nouveau de la pénurie de semi-conducteurs.
La paralysie de la chaîne d’approvisionnement de ces composants essentiels dans le fonctionnement de tout circuit électronique est renforcée par la résurgence des cas de Covid-19, principalement en Chine où l’État reste fidèle à sa drastique politique sanitaire baptisée « zéro Covid », malgré les critiques. De fait, plusieurs firmes basées à Pékin, Shanghai et dans les autres villes chinoises ont été contraintes, ces dernières semaines, de fermer boutique pour cause de pandémie.
Crainte du pire
Cette combinaison de facteurs fait désormais craindre le pire pour la filière automobile. Et pas seulement en France. Puisque la pénurie mondiale de semi-conducteurs devrait continuer jusqu’en 2024, selon Gina Raimondo, secrétaire américaine au Commerce. « Je ne vois pas la pénurie de puces s’atténuer de façon significative l’année prochaine », a-t-elle déclaré mardi dans des propos repris par Le Figaro.
Les acteurs redoutent par conséquent que le marché de l’automobile ne connaisse une période aussi mauvaise, voire pire que celle de 2020, au début de l’apparition du Covid. À l’époque, le secteur avait dégringolé de plus de 25% en France. Une première depuis 1975.