La fameuse boisson stimulante obtenue à partir du caféier vit des moments critiques marqués par la baisse de la production. Mais la demande elle, ne cesse de s’envoler.
Peu de gens s’imaginent certainement de nos jours sans leur dose de café au petit matin. C’est pourtant ce qui risque d’arriver, et plus rapidement qu’on le croit. Cette célèbre boisson – la troisième plus consommée au monde – pourrait bien disparaître. Du moins telle que nous en apprécions aujourd’hui la saveur.
C’est la conséquence redoutée et presque inévitable de la crise qui affecte le marché du café depuis quelques années. Une situation accentuée par au moins deux facteurs récents, dont un paraît inexorable. Il s’agit notamment de la crise du Covid-19 et du changement climatique.
Baisse de la production
Le premier dont le secteur économique ressent encore les effets a touché la filière de plein fouet en raison de ses implications diverses : restrictions sanitaires, défauts d’approvisionnement, etc. Il en est de même du conflit russo-ukrainien en cours depuis bientôt un an, avec son corollaire : impact négatif sur le trafic mondial, crise énergétique.
Le deuxième facteur menaçant pour la survie du café tient à la fois du caractère du caféier, arbuste qui prospère sous climat tropical. Or le réchauffement climatique a tendance a de plus en plus tendance, soit à faire monter le thermomètre, soit à la faire baisser drastiquement. Un jeu des extrêmes défavorable pour les plantations de café.
Des données estiment en l’occurrence que 50% des plantations auront disparu de la surface de la terre en 2050, selon Christophe Servell, fondateur de la marque française Terres de Café, cité par BFMTV. 167,2 millions de sacs seront produits cette année contre 170,8 millions l’année écoulée.
Les acteurs économiques à pied d’œuvre
Tout cela fait flamber les prix sur le marché. Les rares acteurs du secteur étant, à divers niveaux, contraints de répercuter le surcoût de la production sur les consommateurs. Eurostat indiquait ainsi en novembre, une hausse de 17% du prix sur les 12 derniers mois au sein de l’Union européenne.
Paradoxalement, le monde consomme toujours de plus en plus de café. L’année en cours devrait à cet effet marquer une hausse de 3,3% de la consommation mondiale. Une situation favorisée par un regain d’intérêt de certaines régions, dont l’Afrique et l’Asie, pour la boisson.
Il y a donc matière à pérenniser la filière avec l’option des hybrides entre autres. Après tout, il existe plus d’une centaine de variétés de caféiers identifiées à travers le monde. Cela y va de la survie de ce marché évalué à 500 milliards de dollars dès la fin de la décennie.