Les MetaBirkins sont-ils des Birkins ou pas ?

Les célèbres sacs à main commercialisés par le géant français du luxe Hermès, sont au cœur d’une confrontation judiciaire à New York impliquant le droit de la propriété intellectuelle, la liberté d’expression et un enjeu de taille pour l’avenir des NFT.

Un particulier bien qu’artiste, peut-il s’arroger le droit de propriété sur la version numérique d’un actif commercialisé par une marque ?

Autrement dit, un peintre par exemple peut-il se permettre de vendre sous forme de NFT (jeton non fongible) – procédé permettant de certifiant l’authenticité d’un objet numérique à travers la blockchain – sa reproduction des sacs Birkins ?

C’est ce que tente de déterminer depuis ce lundi 30 janvier, un tribunal de New York, dans le cadre d’un procès opposant la maison Hermès, firme commercialisant ces fameux sacs réputés pour leur cherté et Mason Rothschild qui se présente comme un artiste aux œuvres virtuelles.

Droit de propreté

Ce dernier qui avait commercialisé en janvier 2022 des Birkins virtuels baptisés pour l’occasion MetaBirkins, défend son acte, invoquant notamment le premier amendement de la Constitution américaine garantissant la liberté d’expression.

Il estime en effet que ses sacs, bien que semblables à ceux vendus chez Hermès à des dizaines de milliers de dollars pièce, restent imaginaires. « Mon projet MetaBirkins dans son ensemble était une expérience artistique pour explorer où se situe réellement la valeur du sac à main Birkin« , a soutenu Mason Rothschild via le dossier judiciaire cité par le Wall Street Journal.

Une position contestée par la maison du luxe. Celle-ci dépeint l’artiste en spéculateur numérique dont le seul but reste le profit. Un profit à partir d’un objet dont il ne possède pas les droits de propreté de surcroît, ajoute Hermès. L’entreprise estime par ailleurs que l’initiative de Rothschild qui lui a rapporté de l’argent, empiète sur sa capacité à se lancer hypothétiquement dans les NFT à l’avenir.

Le risque d’un précédent

La bataille juridique qui s’ensuit est d’un enjeu qui va au-delà des deux acteurs. Car l’issue de ce procès pourrait servir de jurisprudence dans la façon dont une société revendique les droits de son produit face aux actifs virtuels. D’autant que ce genre de contentieux a été de plus en plus fréquent depuis l’explosion des NFT ces derniers mois.

Roc-A-Fella Records, Nike Miramax LLC pour ne citer que ces sociétés, ont ainsi eu récemment des démêlées avec des personnes ou organisations voulant commercialiser leurs objets sous NFT.

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