Depuis quelques mois, l’arrivée de l’Equipe de France à Clairefontaine est devenue un défilé de mode. Les joueurs rivalisent d’exubérance et de créativité, avec à leur tête Jules Koundé et Ibrahima Konaté. Si la FFF ne trouve aucun inconvénient à ce spectacle, celui-ci fait de plus en plus parler en France.
Il y a vingt ans, les joueurs de l’Equipe de France qui arrivaient à Clairefontaine avaient une allure plutôt sérieuse, rappelant celle de Benjamin, Eric et Cesare dans le dessin animé « A l’école des champions ». Yann Barthez et Laurent Blanc, par exemple, arrivaient dans un style vieux jeu avec un jean Levi’s 501 et un trois-quarts cuir. En 2024, nous sommes très loin de ses looks.
L’Equipe de France, équipe des mannequins
En effet, depuis plusieurs mois, l’arrivée des joueurs de l’Equipe de France à Clairefontaine est devenue l’occasion d’un défilé de mode. Même la fashion week pourrait pâlir du spectacle offert, d’autant que les mannequins sont des footballeurs célèbres. Bottines à talon, cagoule, jupe…On voit de tout en ce moment. Le cérémoniel s’est répété encore ce lundi 11 novembre, avec Jules Koundé notamment.
A chaque rassemblement des Bleus, le défenseur du FC Barcelone fait le chou gras de la presse people. Ce passionné de mode a pris l’habitude de venir vêtu de haute couture à Clairefontaine. Cette tendance à parader a d’ailleurs pris de l’ampleur depuis son arrivée dans l’Equipe de France, vers 2020. Avant lui, c’était plutôt timide. Seuls quelques sélectionnés se faisaient remarquer de temps en temps.
Une tendance commencée avec Bafétimbi Gomis et Pogba
On se souvient qu’en 2013, Bafétimbi Gomis, chantre de l’élégance, avait porté un trois pièces avec cravate rouge sous son trench coat pour venir au rassemblement. Il y a eu aussi Laywin Kurzawa et Paul Pogba, qui ont mis de la classe. La Pioche, en particulier, s’est beaucoup distingué avec ses vestes à motif militaire à partir de 2014 et son ensemble claquette-chaussette de 2019.
C’est sans doute lui qui a inspiré Jules Koundé et tous les autres qui s’y mettent aujourd’hui. Ibrahim Konaté fait partie des mannequins les plus en vue de Clairefontaine. On se souvient que le lundi 7 octobre, lors de la précédente trêve internationale, le colosse défenseur de Liverpool s’est présenté dans un ensemble sombre Kenzo avec une cagoule « faceless» fluo zippée qui cachait ait son visage.
Pour Jean-Michel Larqué c’est un « cirque »
« On aime énormément la mode. C’est drôle, amusant. Jules (ndlr : Koundé) a montré de très belles pièces. Je lui ai toujours dit : ‘je suis là pour te concurrencer, ça va être la guerre entre toi et moi’ », avait commenté le joueur de 25 ans en octobre. Les images de son arrivée dans la tanière des Bleus ont enflammé la toile, si bien qu’on ne parlait plus du rassemblement mais de « défilé », une semaine après la Fashion week. Pour certains français, ce concours des joueurs dans le vestimentaire doit cesser car Clairefontaine n’est pas un podium de mode.
Opposé à ce spectacle, le journaliste sportif et ancien footballeur français Jean-Michel Larqué dénonce un « cirque » et se plaint que les Bleus ne pensent qu’à se « déguiser ». Sur les réseaux sociaux, Jules Koundé a demandé à l’ex international français. de ne pas s’« emporter de la sorte pour si peu » « face à cette abondance de bienveillance ». Il a promis de venir au prochain rassemblement en survêtement, crampons aux pieds, sans oublier la parka. Ce qu’il fit ce lundi.
L’Equipe de France une exception parmi les sélections ?
Que dit la FFF dans tout ceci? Rien. Elle estime qu’il n’y a pas de raison de polémiquer là-dessus. Son vice-président, Jean-Michel Aulas trouve le défilé de mode « étonnant », pas plus. L’arrivée à Clairefontaine serait l’un des seuls moments médiatiques où les joueurs peuvent porter ce qu’ils veulent puisqu’ils n’ont aucune obligation. En effet, les Bleus ne récupèrent leur équipement (de la griffe Nike actuellement) qu’une fois arrivé au château. Ailleurs, comme en Angleterre, la marque américaine impose d’arriver au centre d’entraînement en tenue officielle. D’où la sobriété chez les Three Lions.
Il faut également noter qu’en France, l’arrivée des joueurs est très relayée dans la presse. Ainsi, les sélectionnés prennent soin de venir sur leur 31 pour capter les appareils photos. En Italie, pourtant patrie de la mode, ce défilé n’a pas lieu. La Squadra Azura n’a droit à aucune couverture médiatique, quand elle se rend à Coverciano. C’est un non évènement pour la presse. En Espagne, cette absence de défilé est plutôt due au fait que qu’il n’y a pas beaucoup d’amateurs de mode dans la Roja, dit-on…