Le coup de gueule des apiculteurs

Depuis plusieurs mois, la surmortalité des abeilles inquiète en France et en Europe. Dans l’hexagone, certains apiculteurs parlent même d’hécatombe. Les abeilles sont déboussolées, notamment à cause des insecticides. Une grave menace pour la biodiversité. Ce jeudi, les apiculteurs ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. 

Un cri qui a résonné des millions de fois

Dans le Finistère, Sven Niel, apiculteur, exprime sa tristesse et son exaspération contre les pesticides qu’il juge responsables de la mort de ses abeilles. Pour lui, ses abeilles ont butiné des fleurs contaminées par des pesticides et n’ont pas su retrouver leur ruche, notamment après avoir perdu le sens de l’orientation.

« J’en ai marre, faites quelque chose. Tout est entrain de crever », lance excédé l’apiculteur. « Ce que vous voyez là, ce sont des tombes », dit-il en désignant plusieurs ruches. « Ces cinq ruches, elles étaient pleines de vie en octobre. Ce n’est pas normal qu’elles soient toutes mortes. C’est un massacre. Je fais tout mon possible pour qu’elles soient biens. Que je perde une ruche, deux ruches, pourquoi pas. Mais cinq, ça n’est pas normal » constate Sven Niel.

« Tout est en train de crever à cause de votre merde ! »

Après avoir énuméré le nombre d’apiculteurs dans le même cas, il dénonce. « Je ne comprends pas ce qui se passe au niveau du ministère de l’agriculture, de l’environnement, au niveau du parlement européen… Arrêtez de prendre des décisions en demi-teinte ce n’est pas possible ! L’environnement est en train de crever ! Tout est plein de pesticides, mes abeilles crèvent ! Et si ça les fait crever, ça nous fera crever nous aussi », martèle-t-il.

Pour Sven Niel, ses abeilles ne sont certainement pas mortes de faim. Et pour cause. Il prend la peine d’ouvrir ses ruches et d’en sortir des planches, sur lesquelles du miel est présent en abondance. « Elles auraient pu tenir deux hivers avec ça. Elles auraient dû être à bloc pour ce printemps. Mais là, elles sont toutes mortes. C’est vraiment le syndrome d’effondrement des colonies. Ces abeilles sont sorties trop tard pour butiner à cause du réchauffement climatique. Elles butinent sur des champs qui ont été aspergés de pesticides, qui ont une rémanence de trois ans dans le sol. La plante qui pousse sur ce même sol sera envahie de pesticides ». 

Depuis, l’Union Européenne a interdit  trois néonicotinoïdes, particulièrement dangereux pour les abeilles : l’imidaclopride, le clothianidine et le thiamétoxame considérés comme tueurs d’abeilles.

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