Depuis que le premier Ministre Edouard Philippe a annoncé vouloir mettre un terme au statut des cheminots, ces derniers se sont fortement mobilisés au cours des dernières semaines, notamment par le biais de grèves handicapantes. Alors que plusieurs discussions s’étaient tenues entre le premier Ministre et les différents syndicats des cheminots, le Sénat a finalement adopté la réforme annoncée.
Une sortie de crise ?
Cette semaine, les sénateurs ont adopté en première lecture le projet de loi dépeint mi-avril à l’Assemblée Nationale : concurrence du transport de voyageurs, transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics et surtout fin des recrutements sous le statut de cheminot à partir de 2020.
L’ouverture à la concurrence à partir de 2020 est inscrite dans la loi, tout comme la transformation de la SNCF en Société anonyme. Il y a quelques jours, la SNCF avait tout même pu bénéficier de quelques concessions et non des moindres. En effet, l’Etat a annoncé qu’il allait reprendre la dette du groupe a hauteur de 35 milliards d’euros. Par ailleurs, les capitaux resteront inaccessibles. Cela signifie donc que la SNCF ne sera pas privatisée.
« Tout est maintenant posé« , annonce Elizabeth Borne, la ministre des Transports. « Un projet de loi bientôt définitivement adopté, des engagements financiers sans précédent pris par le gouvernement [faisant référence à la reprise de dette annoncée] et enfin un cap tracé pour les négociations de branche et d’entreprises ».
28 juin, et après ?
Initialement, les employés du groupe ferroviaire avaient annoncé que leur grève perlée devrait se terminer le 28 juin prochain. En somme, plus que trois semaines de galères pour des milliers d’usagers.
Mais cela sera-t-il respecté ? Pour le 12 juin, les syndicats appellent à une journée sans cheminots. Comptant 26 jours de grève depuis début avril, « ce conflit historique n’est pas encore terminé », ont prévenu les syndicats de la SNCF. Cette journée aura pour but de regonfler le taux des grévistes, en recul depuis au fil des épisodes de grève.
Les syndicats espèrent gagner de nouvelles avancées auprès du gouvernement, « comme un volontariat total pour les transferts de cheminots chez un rival de la SNCF après l’ouverture de la concurrence ».