Le contexte social dans lequel est plongé la nation depuis des mois a rendu le gouvernement fébrile, moins sur de ses positions qu’au début du quinquennat et surtout très dépendant de la parole -circonstancielle- du chef de l’Etat. L’exécutif tente une dangereuse pirouette consistant à revenir sur le devant de la scène avec ses propres propositions et ne plus se contenter de refuser celles issues des gilets jaunes et des cahiers de doléances à longueur de plateau.
Si le gouvernement essaie de pousser le débat sur les lenteurs de l’administration et le coût qu’il établit de la fonction publique, thèmes peu ou jamais évoqués par les Gilets Jaunes, ce sont bien les demandes de répartition de la richesse du pays qui reviennent le plus souvent (ISF, nouvelles tranches d’imposition pour les plus riches, lutte contre la fraude fiscale, lutte contre la fraude aux cotisations patronales, …).
Dans cette ambiance, le maintien de suppression de la taxe d’habitation pour les 20% les plus riches est un sujet plus que capable de tendre encore plus la situation pour la majorité. Hier, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a annoncé dans les médias que le maintien de la taxe était « sur la table ». « La promesse de campagne de la supprimer pour 80 % des Français (…) est mise en place » et le gouvernement se penche désormais sur « la question des 20 derniers pour cent », a souligné monsieur Griveaux.
Du côté du ministère de l’Economie et des finances, on affirme qu’« il y a des sujets déjà votés par le Parlement, comme la suppression de 80 % de la taxe d’habitation, la transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune [ISF] en impôt sur la fortune immobilière [IFI] ou la “flat tax”. Mais la situation politique a changé, et le grand débat national doit traiter de fiscalité. On ne va pas arriver avec des réponses toutes faites ».