Loyers : les grandes foncières et les commerçants à couteaux tirés

Un restaurant avec des tables et des couverts.

 

Emmanuel Macron avait promis que les loyers des petites entreprises en difficulté seraient suspendus à cause du coronavirus, mais sans prévoir de mesures coercitives. A présent, les bailleurs exigent le paiement des loyers pour amortir leurs lourds investissements essentiellement financés par des dettes. Or de nombreux commerçants estiment ne pas pouvoir le faire à cause de l’arrêt des activités ou des énormes pertes.

Le CNCC prend des mesures en fonction de la taille du commerce

Dès le début du confinement, le président Emmanuel Macron a fait une promesse : les loyers des petites entreprises en difficulté seraient suspendus. Mais par la suite, le gouvernement n’a pas pris des mesures de coercition. Il a laissé s’organiser les commerces et leurs propriétaires, parmi lesquels les grandes foncières qui exploitent les centres commerciaux. Ces grands propriétaires ont provoqué une escalade la semaine dernière en détaillant les mesures qu’ils comptaient prendre en matière de loyers, via leur fédération, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC).

Refusant toute mesure généralisée, l’organisme fait la distinction entre petits commerces, entreprises moyennes et grandes enseignes. Pour les premiers acteurs, le CNCC recommande un étalement des loyers sur deux ans. Pour les seconds, il privilégie le cas par cas mais demande au moins le versement habituel des charges. Et pour les derniers il exige un paiement normal. « Les bailleurs, qu’ils soient petits ou grands, chacun à leur échelle, portent de lourds investissements essentiellement financés par des dettes (…) qui rendent crucial le respect des dates d’exigibilité des loyers et charge », explique le CNCC dans un communiqué.

50.000 magasins et restaurants menacés de faillite

De leurs côtés, les commerçants accusent de mépris leurs principaux bailleurs qui refusent un report général des loyers. Car comment payer son loyer si l’activité est ralentie ou s’interrompue par les mesures de lutte contre le Covid-19 ? Dans une tribune publiée sur le site des Echos, un collectif de grandes enseignes stigmatise notamment les pratiques des bailleurs « les plus puissants » et réclame purement et simplement « l’annulation des loyers durant la période de fermeture » des boutiques. Sans quoi, au moins 50.000 magasins et restaurants pourraient mettre la clé sous la porte et plus de 60.000 salariés perdre leur emploi, car cette charge pèse pour environ 20% du chiffre d’affaires des commerces.

Bercy interpelle les bailleurs

Préoccupé par cette situation, Bercy a tenté de raisonner les bailleurs. « Les grandes foncières peuvent et doivent faire plus pour aider ceux qui ne peuvent pas payer leurs loyers aujourd’hui », a déclaré Bruno Le Maire, mardi. « J’ai trop de retours de difficultés encore sur lesquelles les grandes foncières ont les réponses, peuvent les apporter et doivent les apporter », a-t-il insisté.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.