La mairie de la capitale réfléchit à facturer très prochainement l’extension des restaurants et bars sur l’espace public. Au grand dam des restaurateurs qui demandent un sursis.
Après des mois de quasi-inactivité, le besoin de renflouer les caisses n’a jamais été impérieux pour la mairie de Paris. Et au nombre des niches pouvant permettre à la Ville d’y parvenir figurent notamment les terrasses éphémères. Nées dans le sillage du premier confinement en mars dernier, ces extensions accordées aux bars et restaurants sont depuis rentrées dans les habitudes. Les professionnels y avaient alors trouvé l’opportunité de pouvoir maintenir leur clientèle face aux restrictions relatives au rassemblement. Quant au public, il s’agissait d’une occasion de retrouver un tant soit peu les joies de la fréquentation des restaurants. Une joie qui va sans doute se prolonger, mais avec une incidence sur le portefeuille des restaurateurs.
La mairie de Paris va en effet pérenniser lesdites terrasses, ainsi que l’a indiqué l’édile Anne Hidalgo dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD) le week-end dernier. Mais ceux qui veulent en bénéficier devront dorénavant passer à la caisse. Fini donc la gratuité qui prévalait depuis déjà 16 mois et qui aura coûté 34 millions d’euros à la municipalité, selon sa première responsable. Cette dernière évoque, pour justifier cette décision encore à l’étude, la nécessité pour la Ville d’engranger de l’argent après son investissement de plusieurs millions d’euros en guise de soutien aux différents acteurs économiques.
Les restaurateurs pestent
Concernant le montant de la redevance, Anne Hidalgo est peu loquace pour l’instant, insistant sur le fait que la décision n’a pas encore été tranchée. La mairie prépare en effet un nouveau cadre juridique sur la réglementation de ces terrasses. Cela concerne notamment la propriété et les nuisances sonores contre lesquelles la maire promet une lutte sans relâche. En attendant d’être fixés sur le prix à payer, les restaurants pourront continuer à bénéficier de la gratuité qui s’étend jusqu’à la fin de l’été. Mais ce laps de temps ne les agrée guère. Si certains semblent d’accord à l’idée de mettre la main à la poche pour bénéficier des terrasses, d’autres estiment le timing inopportun. Comment en effet demander à des gens qui rouvrent à peine après des mois de cessation d’activité de payer ? D’où l’appel de nombreux syndicats en faveur d’une prolongation de l’exonération de paiement. La mairie a promis se concerter avec les différents acteurs avant d’acter une décision définitive.