France : Leclerc s’oppose à la hausse des prix des produits alimentaires

France, shopping center in Saint-Herblain city, Leclerc hypermarket, store entrance.

Michel-Édouard Leclerc, patron du groupe de grande distribution française Leclerc, a dit lundi 14 juin toute sa désolation à propos de la hausse des coûts récemment réclamée par l’industrie agroalimentaire.

La hausse des prix préconisée par les industriels pour tenter d‘amoindrir le poids des coûts d’approvisionnement en matières premières n’agrée pas du tout le PDG de Leclerc. C’est peu dire que cela révulse même Michel-Édouard Leclerc qui l’a fait savoir en des termes durs et sans équivoque lundi 14 juin au micro de BFMTV. Pour le sexagénaire, consentir à cette demande de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), reviendrait tout simplement à engraisser des gens pourtant déjà bien repus. Il cite nommément des industriels comme : Ricard, l’Evian, le jus d’orange Joker dont les matières premières proviennent essentiellement de l’étranger. En quoi la hausse des coûts souhaitée par ces derniers profiterait-il à la filière agricole française, se demande Michel-Édouard Leclerc.

Pas question d’encourager le vice

Le patron de Leclerc indique par ailleurs qu’une hausse des prix des produits alimentaires apparaîtrait comme une prime à la course effrénée pour le profit en cours dans certaines firmes. Il en veut pour preuve le groupe Danone qui s’est séparé abruptement il y a quelques mois de son PDG Emmanuel Faber au motif qu’il n’en faisait pas assez pour renflouer les caisses. Accepter d’acheter plus cher les produits d’une telle entreprise reviendrait à récompenser les actionnaires au détriment de l’agriculteur local qui mérite d’être rémunéré à la hauteur de son labeur.

Michel-Édouard Leclerc très loquace a également pointé du doigt la concomitance entre la demande de l’Ania sur les prix et le récent démantèlement d’un circuit clandestin de contournement des prix. Les industriels indélicats – 12 au total – opérant pour la plupart dans la charcuterie, s’assuraient des marges sur les coûts au mépris de la loi entre 2010 et 2013. Ils ont été condamnés par la justice à une amende globale de 93 millions d’euros.

L’Ania gronde

L’Ania qui n’entend pas les choses de cette oreille a fait savoir la semaine écoulée qu’il faudrait procéder à une hausse du prix des produits alimentaires de 9% en moyenne. Raison évoquée, la flambée continue du prix des matières premières depuis plusieurs mois, se chiffrant à 58% pour le sucre en un an, 28% pour les céréales, 24% pour les produits laitiers. Assistera-t-on à une guerre des prix ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.