France : les manœuvres délicates de l’industrie du luxe pour la gestion des stocks

La loi antigaspillage désormais en vigueur contraint les acteurs français du luxe à un traitement rigoureux de leurs stocks. Au risque de crouler sous des invendus dont la gestion n’en reste pas moins difficile.

C’est à un exercice d’équilibriste que les acteurs du luxe tous produits confondus sont désormais confrontés avec l’entrée en vigueur depuis le début de l’année en France de la législation antigaspillage censée détourner le pays de la politique du tout jetable. Notamment concernant les articles non-alimentaires invendus dont la valeur se chiffrait à plus de quatre milliards d’euros en 2019, selon RMC.

Ces produits que la loi interdit désormais de détruire laissent Gucci, Saint-Laurent, Dior et autres Balenciaga dans un certain casse-tête. Ces marques n’étant pas vraiment éligibles aux soldes, qui restent un des principaux moyens d’en finir avec les stocks dans l’univers de la mode et de la maroquinerie entre autres. Un produit de luxe mis en solde fait très souvent l’effet inverse, selon Julie El Ghouzzi experte interrogée par BFMTV.

Calibrer l’offre

Il vaut donc mieux pour les marques faire tout afin d’éviter d’avoir à gérer les surplus. Cela passe notamment par un calibrage de l’offre en fonction des besoins du marché. Un exercice aléatoire, diront à juste titre certains, mais que les acteurs réussissent de plus en plus avec brio, parfois en ayant recours à l’intelligence artificielle, comme Saint-Laurent et Balenciaga. Le groupe LVMH, propriétaire de Louis Vuitton, serait passé maître dans le domaine, à en croire Julie El Ghouzzi qui ne tarit pas d’éloges en leur endroit.

Mais même la meilleure expertise ne suffit pas parfois à s’éviter des invendus. C’est là qu’interviennent d’autres méthodes destinées à aider les marques à s’en débarrasser, n’étant plus en mesure de les détruire comme l’avait fait Hermès en 2017 non sans tollé.

Cession, recyclage, dons

À ce niveau, les firmes avec un grand nombre de personnels s’en sortent le mieux. Puisque le stock non écoulé est cédé aux employés à des prix bien évidemment en deçà du marché.

Les dons aux associations caritatives partenaires sont également une alternative. Au même titre que le recyclage dont les produits dérivés retournent sur le marché. Hermès en a ainsi vendu 39 000 au total en 2020, selon les chiffres de BFMTV. Ce faisant, les marques participent aussi au respect de leur responsabilité sociétale. De quoi faire donc d’une pierre plusieurs coups.

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