Mercredi 19 avril 2023, l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France a recommandé de ne pas consommer les œufs et « les produits animaux de production domestique non contrôlée » dans la région. La raison ? Une contamination aux polluants organiques persistants relevée par l’agence.
L’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France a conseillé mercredi aux Franciliens de ne pas consommer les œufs et les « produits animaux de production domestique non contrôlée », a cause d’une « contamination » aux « polluants organiques persistants ».
Dans un communiqué, l’ARS précise que « la consommation régulière d’aliments contaminés par des dioxines et des PBC entraîne une imprégnation progressive de l’organisme qui peut avoir des effets sur la santé à long terme ».
Après avoir reçu il y a quelques semaines une « alerte sur la concentration de dioxines dans des œufs non-commercialisés » de poulaillers situés proximité de l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine, l’agence a décidé de réaliser une étude régionale des « teneurs en polluants organiques persistants » sur les œufs de 25 poulaillers domestiques d’Île-de-France. L’ARS précise que 14 poulaillers étudiés sont localisés près de trois principaux incinérateurs de la région parisienne (Saint-Ouen, Issy-Les-Moulineaux, Ivry-sur-Seine).
Les données de l’étude « mettent en évidence une contamination de l’ensemble des prélèvements par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB […]. Cela prouve que ces polluants sont présents dans tout l’environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs », signale l’agence régionale de santé.
Sur les 25 poulaillers étudiés, deux affichent des teneurs particulièrement hautes en PCB dans les œufs. Les teneurs sont 40 à 50 fois supérieures aux « seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés ». Les deux poulaillers sont situés à 3km d’un incinérateur.
L’ARS liste divers risques pour la santé liés à la consommation de ces produits contaminés. On peut notamment citer une augmentation des risques de cancer, des troubles de la fertilité et de la grossesse, du diabète et des effets perturbateurs endocriniens. « Il n’existe aucun traitement pour éliminer ces substances de l’organisme », conclut l’agence. La meilleure prévention est d’éviter de consommer les produits alimentaires les plus contaminés.