A l’occasion de la reprise des grèves pour le climat, le vendredi 20 septembre, Réseau Action Climat (RAC) a proposé de taxer les grands voyageurs pour réduire le trafic aérien, responsable de 5% du réchauffement climatique. Les recettes engendrées permettraient de développer le transport ferroviaire ainsi que d’améliorer l’équité fiscale entre les Français.
Selon plusieurs études, l’avion est aujourd’hui le mode de transport le plus nocif pour la planète. Il représente 2,5% des émissions mondiales de CO2 (7% en France) et est responsable de 5% du réchauffement climatique. Ces chiffres sont d’autant aberrants qu’il reste un moyen de transport minoritaire. En effet, seulement 20% de la population mondiale prennent l’avion. Ce qui implique qu’il y a des personnes qui voyagent beaucoup dans l’année.
Réseau Action Climat appelle à taxer les grands voyageurs pour réduire le trafic aérien
Face à cette situation, les ONG environnementales souhaitent descendre l’avion de son nuage. Elles exigent la fin de l’exonération des taxes sur le kérosène et l’application de la TVA sur les vols internationaux. Les organisations appellent aussi à taxer les grands voyageurs pour réduire le trafic aérien. Réseau Action Climat (RAC) a porté ce message lors de la reprise des grèves pour le climat, le vendredi 20 septembre.
La taxe va générer 2,5 milliards d’euros de recettes
La fédération de groupes environnementaux précise que cette taxe fonctionnerait à l’inverse du système de fidélités des « miles ». Ainsi, plus une personne prend l’avion, plus elle paiera cher son billet. Selon les estimations de RAC, cette mesure permettrait de baisser les émissions du secteur aérien de 13,1%, tout en décourageant les passagers les plus réguliers. Elle générerait surtout 2,5 milliards d’euros de recettes.
Réseau Action Climat propose de financer le transport ferroviaire avec les recettes de la taxe
Réseau Action Climat estime que ces recettes pourraient contribuer à « améliorer l’équité fiscale entre les Français » et financer le transport ferroviaire, plus en phase avec les objectifs de la transition écologique. Les ONG environnementales rappellent à juste titre que l’avion pollue 20 à 50 fois plus que le train, malgré l’utilisation des carburants de synthèse ou de biocarburants.
Les émissions du secteur aérien pourraient tripler d’ici à 2050
Pour RAC, la taxation des grands voyageurs s’impose d’autant que le trafic international continue de croître de 2 % par an. Une dynamique qui n’est pas compatible avec l’accord de Paris, qui vise à limiter le changement climatique à + 1,5°C. « Les émissions pourraient tripler d’ici à 2050 », avertit Alexis Chailloux, responsable aérien et ferroviaire du groupement. Reprenant une recommandation de l’Ademe, le militant affirme que le seul levier efficace à court terme pour baisser ces émissions reste la maîtrise et la réduction du trafic.
Faible mobilisation pour la relance de la grève pour le climat
Réseau Action Climat et Rester sur Terre ont soutenu la grève pour le climat du vendredi 20 septembre. Ces manifestations organisées par Fridays For Future ont eu lieu dans plusieurs villes de France (dont Strasbourg et Orléans) et du monde (New York, Berlin, Bruxelles, Rio de Janeiro ou encore New Delhi). Mais la mobilisation était faible, témoignant d’un essoufflement du mouvement lancé par Greta Thunberg en août 2018.