Palais de la découverte : une réouverture dès le 11 juin

Après cinq ans de travaux, le Palais de la découverte rouvre ses portes à partir du 11 juin prochain. Au programme, une exposition temporaire sur l’intelligence artificielle, des ateliers interactifs et plusieurs événements autour des sciences. Partenaire du musée, le CNRS organisera également des Échappées inattendues.

Enfin ! Après cinq ans de travaux, le Palais de la découverte à Paris a pratiquement achevé sa rénovation. Sans attendre les dernières retouches, il rouvre ses portes dès le 11 juin prochain. A cette occasion, plusieurs animations seront proposées aux visiteurs. Il y aura notamment une exposition temporaire sur l’intelligence artificielle, des ateliers interactifs et plusieurs événements autour des sciences.

Le Palais de la découverte fondé en 1937

Le Palais de la découverte avait dû fermer en 2020 pour bénéficier de travaux de rénovation. Ses équipes avaient alors choisi de délocaliser temporairement ses ateliers au sein d’une structure éphémère, les « Etincelles », située dans le sud de Paris. Établi au pied des Champs-Élysées, ce musée dédié aux sciences a été créé en 1937. Il fut la première grande institution française consacrée à la culture scientifique. Après son inauguration, le centre a accueilli plus de 2 250 000 de personnes en l’espace de six mois. À sa fermeture en 2020, il enregistrait plus de 500 000 visiteurs par an.

Une exposition temporaire sur l’intelligence artificielle

En juin prochain, le public pourra à nouveau franchir le pas de cette grande institution de la culture scientifique. Il aura l’occasion de découvrir le bâtiment rénové à travers un festival baptisé « Premières ondes ». Le programme comprend une exposition temporaire sur l’intelligence artificielle, des ateliers interactifs et plusieurs événements autour des sciences, dont la dictée scientifique et la Fête des sciences. Les visiteurs retrouveront également l’emblématique planétarium et la fameuse expérience d’électricité statique qui fait se dresser les cheveux sur la tête.

Une programmation accompagnée par le CNRS, référent scientifique

Des nouveautés vont s’y ajouter, dont un télescope d’observation numérique installé sur le toit du Palais. Cet instrument permettra d’observer, même en plein jour, les confins de l’espace. Cette nouvelle programmation se déploiera en partenariat avec le CNRS, qui offrira une série de médiations et d’événements jusqu’à la Fête de la science. L’organisme organisera notamment des Échappées inattendues au sein même du Palais les 28 et 29 juin.

Neuf commissaires scientifiques nommés par le CNRS pour accompagner la rénovation du Palais de la découverte

Le CNRS contribue à l’élaboration de tous les contenus du nouveau Palais dans les sept disciplines majeures représentées. À savoir l’astronomie, la chimie, les géosciences, les mathématiques, la physique, les sciences de la vie, l’informatique et les sciences du numérique. Le CNRS en assure également la validation scientifique. Il avait déjà nommé neuf commissaires scientifiques pour accompagner la rénovation du Palais de la découverte.

L’ouverture du Palais de la découverte s’achèvera en 2026

L’ouverture du Palais de la découverte s’achèvera en 2026 et connaîtra alors des aménagements permanents. Avant cela, le programme prévoit pour la suite une quarantaine de mini-expositions permanentes (appelées « îlots de curiosité ») et quelques grandes installations temporaires présentant des résultats marquants de la recherche actuelle (« îlots de recherche contemporaine »). Il y aura parallèlement un Palais des enfants, à destination des 2-10 ans. Celui-ci offrira pour quelques semaines des expositions art-science, coproduites avec GrandPalaisRmn.

 

Dashcam : Google développe une appli native pour les voitures tournant sous Android Automotive

Google propose désormais une application dashcam prête à l’emploi pour les voitures tournant sous Android Automotive. Open source, ce logiciel permet d’exploiter les caméras déjà présentes dans le véhicule pour enregistrer automatiquement ce qui se passe autour. Les constructeurs pourront l’adopter telle quelle, ou l’adapter à leur façon.

Alors que la plupart des voitures récentes ont des caméras servant uniquement à reculer ou à éviter les obstacles, Google annonce la mise au point d’une application dashcam open source capable de transformer les caméras intégrées d’un véhicule sous Android Automotive en un système d’enregistrement vidéo. Cette solution pourrait faciliter la vie des constructeurs, mais aussi des conducteurs en filmant intégralement le trajet pour servir de preuve éventuelle en cas d’incident.

Google facilite la tâche aux constructeurs 

Aujourd’hui, chaque constructeur automobile doit développer sa propre application s’il veut ajouter la fonction Android Automotive à ses véhicules. Ce qui est peu engageant pour les marques. Avec l’intégration d’une application dédiée prête à l’emploi, ces groupes automobiles n’auront plus à se casser la tête. Cette application permet d’exploiter systématiquement les caméras déjà présentes dans le véhicule pour enregistrer automatiquement ce qui se passe autour.

L’appli s’appuie sur les API classiques d’Android Automotive

Les constructeurs peuvent l’adopter telle quelle, ou l’adapter selon leurs préférences. Comme par exemple changer l’interface, la qualité d’image, la gestion du stockage, la durée de conservation des vidéos, etc. Techniquement, l’appli s’appuie sur les API classiques d’Android Automotive, EVS (Extended View System) et Camera2, pour accéder aux caméras présentes sur le véhicule. Le choix de l’API se fera en fonction des composants choisis par le fabricant.

Google accompagne son outil d’une documentation 

Google insiste précise que l’application dashcam n’est pas disponible sur sa boutique officielle (Play Store) puisqu’elle est intégrée directement dans le système de la voiture par le constructeur. Cette restriction est due au fait que le logiciel demande des autorisations système que les apps classiques ne peuvent pas avoir. Google accompagne son outil d’une documentation précise, qui explique comment l’adapter à différents types de caméras et de systèmes. Les fabricants peuvent y avoir accès sur GitHub.

Google recommande d’enregistrer les contenus sur une carte SD ou microSD

Par défaut, les vidéos enregistrées par l’appli dashcam sont stockées dans un dossier spécifique. Mais Google recommande d’enregistrer les contenus sur une carte SD ou microSD pour ne pas détériorer la mémoire interne du véhicule. Cette préférence permet également une extraction physique des séquences en cas d’accident. Il faut préciser que cette nouvelle solution n’a pas une fonction rétroactive, donc elle ne concerne pas les véhicules déjà en circulation. En revanche, les futurs modèles compatibles avec Android Automotive pourront bénéficier de cette fonctionnalité dès leur sortie d’usine, si les constructeurs le décident.

Le statut des dashcam reste flou en France 

Si les constructeurs sont libres d’adopter l’appli, il faut souligner qu’ils pourraient se heurter à des questions juridiques. Aujourd’hui, plusieurs pays européens comme le Portugal, la Belgique, l’Autriche et le Luxembourg interdisent strictement l’usage des dashcams. Mais d’autres le tolère à certaines conditions, à l’image des Pays-Bas. En France, le statut du dispositif reste flou. La CNIL n’a toujours pas donné un avis tranché, même si elle évoque le sujet des données personnelles collectées. Ainsi, en cas d’acceptation de l’outil, l’organisme pourrait imposer un encadrement strict, comme l’effacement automatique des enregistrements au bout de 24 ou 48h, sauf en cas d’incident.

ETA : un passeport ne suffit désormais plus pour entrer au Royaume-Uni

À partir de ce mercredi 9 avril , le passeport ne suffira plus pour entrer au Royaume-Uni. Désormais, il faudra également vous munir d’une ETA (autorisation de voyage électronique). Ce document numérique payant est censé renforcer la sécurité aux frontières britanniques.

Dès ce mercredi 9 avril, un passeport ne suffira plus pour franchir les frontières britanniques. Il faudra désormais se munir également d’une autorisation de voyage électronique, intitulée ETA, pour « Electronic Travel Autorisation ». Ce visa dématérialisé et payant est exigé dans les gares ou aéroports de départ. Il doit permettre de renforcer la sécurité aux frontières britanniques.

L’ETA pas en vigueur en Irlande 

L’ETA s’applique à tous les citoyens de l’Union européenne, de l’Espace économique européen (UE + Islande, Norvège et Liechtenstein) et de la Suisse. Sans ce visa, l’entrée au Royaume-Uni est purement et simplement refusée. Les ressortissants européens peuvent voyager sans ETA uniquement en Irlande, pays membre de l’Union européenne mais pas de l’espace Schengen. Pour rappel, le Royaume Uni comprend la Grande Bretagne (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) et l’Irlande indépendante. L’Islande n’est pas concernée par cette fédération.

L’Afrique soumise au système de visa traditionnel

À noter, tous les ressortissants des pays de l’Union européenne, mineurs ou majeurs, sont concernés par ce nouveau document, sauf ceux munis d’un visa spécial (de travail, d’études, etc.). Quant aux citoyens des pays  asiatiques et africains ( Inde, Afghanistan, Cameroun, Égypte…), ils restent eux soumis au traditionnel système de visa. Le nouveau dispositif a déjà été imposé  en janvier dernier aux citoyens d’une cinquantaine de pays et territoires, dont les États-Unis, le Canada et l’Australie. Il a été lancé en 2023, d’abord pour les citoyens du Qatar, puis dans les autres pays du Golfe.

L’ETA constitue une réponse aux initiatives américaine et européenne 

Le ministère de l’Intérieur du Royaume-Uni justifie cette mesure par la nécessité de « sécuriser les frontières », grâce à la numérisation et à la modernisation du « système d’immigration ». Mais ce visa courte durée pourrait être une réponse à l’ESTA en vigueur aux Etats-Unis ou à l’AVE imposée au Canada. L’UE prévoit également de mettre en place le même type de système, avec ETIAS (European Travel Information and Autorisation System). Cette autorisation pour voyager dans 30 pays européens, devait entrer en vigueur au printemps 2025, mais cette échéance a été reportée à la fin de l’année 2026.

La démarche prend moins de dix minutes 

Pour obtenir le nouveau visa numérique, les voyageurs doivent télécharger une application dédiée, « UK ETA », ou, à défaut, se rendre sur le site du gouvernement britannique, Gov.uk. Sur ces plateformes, ils auront à remplir un questionnaire, avant de s’acquitter d’une somme de 16 livres (19 euros). Il faudra aussi fournir une photo de son passeport et de son visage. La démarche prend moins de dix minutes et l’autorisation de voyage est généralement accordée en quelques instants, assure le ministère britannique de l’Intérieur.

Mieux vaut demander son ETA trois jours ouvrés avant son voyage 

Phil Douglas, directeur général de la police britannique aux frontières, affirme que le processus est « incroyablement facile » à réaliser, et permettra d’accélérer les contrôles des voyageurs à l’arrivée sur le sol britannique grâce à des portiques automatisés ». Même si la démarche en ligne est rapide, le gouvernement britannique recommande de demander son ETA au moins trois jours ouvrés avant son voyage outre-manche. En effet, il peut y avoir des vérifications supplémentaires  dans certains rares cas. Ce qui étirera le temps de disponibilité du visa.

Stratégie nationale pour l’alimentation : peut mieux faire

Le gouvernement a mis en consultation vendredi la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC), qui fixe les grandes orientations de la France en matière d’alimentation et de santé publique. Si la publication de ce texte marque une avancée, les organisations de la société civile pensent que l’ambition reste limitée face aux défis actuels. Elles appellent l’exécutif à prendre des mesures plus concrètes.

Le vendredi 4 avril, le gouvernement a mis en consultation sa Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC). Publié avec 2 ans de retard, ce document fixe les grandes orientations de la France en matière d’alimentation et de santé publique. Il a été élaboré conjointement par les ministères chargés de l’agriculture, de la santé et de l’environnement, sur la base des contributions du Conseil national de l’alimentation, du Haut conseil de la santé publique, des agences et organismes d’expertise ainsi que de la société civile.

Promouvoir une alimentation durable et saine

La SNANC doit permettre à la France d’atteindre les objectifs programmatiques liés aux enjeux économiques, environnementaux, sanitaires et sociaux de l’alimentation et de la nutrition tels que définis dans les engagements nationaux, européens et internationaux. Elle vise à promouvoir une alimentation durable et favorable à la santé, en termes de quantité, de sécurité sanitaire et de qualité nutritionnelle. Aussi, la stratégie doit garantir la justice sociale, en réduisant les inégalités d’accès à une alimentation saine et durable, tout en assurant la souveraineté alimentaire et en renforçant l’autonomie des systèmes alimentaires.

Un état des lieux des enjeux actuels de l’alimentation

Le document soumis vendredi à la consultation jusqu’à mai présente d’abord un état des lieux des enjeux actuels des systèmes alimentaires et des comportements nutritionnels en France. Il fixe ensuite les objectifs et le périmètre de la stratégie, ainsi que son articulation avec les autres stratégies, plans et programmes. Parmi lesquels le Programme national nutrition santé (PNNS) et le Programme national de l’alimentation (PNA), prévus sur la période 2025-2030.

Les ONG réclament des mesures plus fortes en faveur de la santé et de la justice sociale

Après avoir pris connaissance du texte, les organisations de la société civile dénoncent une stratégie peu ambitieuse. Dans un décryptage collectif, 58 de ces associations, dont la Fédération Addiction, alertent sur ses limites et appellent à des mesures plus fortes en faveur de la santé et de la justice sociale. Parmi les manquements les plus flagrants, elles relèvent l’absence de dispositifs contraignants pour limiter la publicité sur les produits trop gras, trop sucrés et trop salés ciblant les enfants. Cette faiblesse réglementaire contraste avec le fait que 83% des Français soutiennent l’interdiction de la publicité sur les produits nocifs pour la santé.

Les Français souhaitent la réduction de la consommation de viande

Les associations regrettent également qu’il n’y ait pas d’objectifs chiffrés de réduction de la consommation de viande et de charcuterie. Cette décision était pourtant très attendue. Elle va dans le sens contraire des recommandations de la communauté scientifique et s’oppose surtout aux vœux des Français, dont 85% sont favorables à des campagnes publiques encourageant à manger moins de viande. Les ONG soupçonnent le gouvernement d’avoir cédé à la pression imposée par le lobby de la charcuterie.

De la nécessité de protéger la rémunération de ceux qui produisent l’alimentation

Les ONG notent en outre que la SNANC ne propose pas des objectifs visant à assurer à la fois une plus juste rémunération des agriculteurs et l’accès de tous à une alimentation saine et durable. Elles appellent donc à des mesures plus coercitives contre les distributeurs, les industriels et les restaurateurs pour mieux encadrer leurs pratiques commerciales. Pour le reste, les 58 organisations de la société civile invitent l’État à définir des indicateurs clairs et à garantir des moyens institutionnels, législatifs et financiers à la hauteur des enjeux initiaux de la SNANC.

En pleine guerre commerciale, la Chine irritée contre la France

Alors que les États-Unis de Donald Trump ont lancé leur grande offensive douanière et que le reste de la planète serre les rangs pour éviter un détricotage anarchique des accords de libre-échange régissant le commerce mondial, le gouvernement chinois se montre particulièrement agacé par une proposition de loi visant à taxer les produits textiles issus du secteur de la fast fashion.

Pékin dénonce une attaque ciblée contre ses exportations

L’irritation est palpable à Pékin. Le projet français, porté par la députée Anne-Cécile Violland, prévoit d’imposer un malus environnemental pouvant atteindre 10 euros par vêtement bon marché, soit une hausse d’environ 50 % pour certains produits. Derrière l’argument de la lutte contre la pollution générée par la fast fashion, le gouvernement chinois voit surtout une menace directe contre ses exportations. Le Global Times, quotidien proche du pouvoir, s’est empressé de relayer les craintes du secteur. « Cette proposition de loi aura un impact direct sur les exportations de textile chinois vers la France et l’Union européenne », a prévenu Xu Yingxin, vice-président de la China National Textile and Apparel Council (CNTAC).

La Chine, principal fournisseur de textile de l’Hexagone, est en première ligne. En 2023, plus de 30 % des vêtements importés par la France provenaient de Chine, selon les données des douanes. Les entreprises du Guangdong, du Zhejiang et d’autres provinces industrielles sont directement menacées. Pour Pékin, cette proposition française risque d’encourager d’autres capitales européennes à emboîter le pas à Paris. Un scénario que les officiels de Pékin redoutent, alors que les exportations du pays sont déjà sous pression du fait des restrictions imposées par Washington.

Pékin met en garde contre un virage protectionniste de l’Europe

« Protectionnisme déguisé », dénonce le ministère chinois du Commerce, qui a officiellement exprimé sa « vive préoccupation » par la voix d’un porte-parole cité par l’agence Xinhua. La Chine exhorte la France à respecter « l’esprit de coopération prôné dans le partenariat stratégique global sino-français » et met en garde contre un signal négatif envoyé à l’ensemble de l’Union européenne.

L’agacement chinois est d’autant plus marqué que les relations bilatérales avaient semblé se réchauffer ces derniers mois. Emmanuel Macron avait souligné, lors de son déplacement à Pékin en avril 2023, la volonté de renforcer le dialogue économique et commercial. Les dirigeants chinois avaient salué, de leur côté, le rôle singulier de la France au sein de l’Union européenne. D’où la virulence inhabituelle du ton employé. « Ce projet de loi est en contradiction flagrante avec l’appel à la coopération économique formulé par Paris », affirme Lin Yunfeng, président de la China Textile Commerce Association, lors d’un forum du CNTAC à Shanghai.

Plus qu’une simple réaction technique à un texte législatif français, l’inquiétude de Pékin s’inscrit dans un contexte de rivalité commerciale mondiale exacerbée. Dans une note du China Daily, plusieurs analystes pointent le risque d’un « effet domino » en Europe. Des élus néerlandais et allemands se montreraient déjà attentifs à l’initiative française. Si le modèle de régulation environnementale devait s’étendre au niveau européen, le secteur textile chinois serait l’un des premiers à en pâtir.

Les industriels chinois plaident pour la modération

Les grandes entreprises chinoises du secteur, de leur côté, appellent à la modération. Elles rappellent que, malgré les critiques récurrentes, l’industrie textile chinoise a engagé ces dernières années d’importants efforts pour verdir sa production et répondre aux standards internationaux. « Nous comprenons les préoccupations environnementales légitimes, mais elles ne doivent pas se traduire par des barrières déguisées », insiste Lin Yunfeng.

Cette tension commerciale intervient alors que la Chine doit déjà gérer la montée en puissance des sanctions américaines, notamment dans les secteurs de la haute technologie et des équipements stratégiques. Si Paris maintient son cap, elle pourrait fragiliser davantage les relations sino-européennes, au risque d’ouvrir un nouveau front commercial. Les autorités chinoises espèrent encore peser dans les débats parlementaires en France avant le vote définitif prévu courant 2025.

Paris assume sa volonté de réguler la fast fashion

Du côté français, le gouvernement campe sur ses positions. « L’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde et la France doit prendre ses responsabilités », affirme-t-on au ministère de la Transition écologique. Mais derrière les arguments écologiques, Pékin craint de voir surgir une Europe plus protectionniste, dans le sillage d’une Amérique de plus en plus offensive sur le front commercial.

Derrière le dossier du textile, c’est donc l’avenir du commerce mondial qui se joue en partie. Le textile ne constitue qu’un maillon d’un ensemble de tensions bien plus large, où se confrontent désormais transition écologique et guerre économique.

Permis de conduire : la version numérique arrive d’ici 2030

Annoncé il y a plusieurs mois, le permis de conduire numérique devrait entrer en vigueur dans l’Union européenne d’ici 2030. Valable pour 15 ans et renouvelable, ce document dématérialisé sera harmonisé dans tout l’espace européen. Il exigera soit un examen médical soit un dépistage basé sur une auto-évaluation de l’usager.

Le Parlement européen et les 27 États membres ont conclu un accord important pour l’instauration d’un permis de conduire numérique dans toute l’Union européenne (UE) d’ici fin 2030. Disponible sur smartphone, ce document dématérialisé sera valable durant 15 ans, avant un renouvellement. Il aura la même validité juridique et coexistera avec le permis de conduire papier, qui peut être toujours présenté.

Deux voies pour obtenir le permis de conduire numérique 

Pour obtenir le permis de conduire numérique ou le renouveler, il faut passer par un examen médical ou un dépistage basé sur une auto-évaluation (de l’usager). Ce choix constituait un point d’achoppement des discussions. Certains États demandaient une visite médicale obligatoire, tandis que d’autres préféraient qu’il soit également proposé une auto-évaluation. En rendant possible les deux voies, l’UE a permis de faire avancer les négociations et de trouver un accord.

Si un permis de conduire numérique est retiré dans un État, il est automatiquement retiré dans les autres 

Ce qui est non discutable, en revanche, c’est que le permis de conduire numérique sera valable dans toute l’Union européenne. Aussi, si un usager se voit retirer son permis dans un pays de l’UE, pour faute grave comme un accident, il ne pourra plus circuler dans les autres. L’accord européen, encore soumis à une adoption du Conseil (une formalité), prévoit également que les nouveaux conducteurs soient soumis à une période probatoire d’au moins deux ans, avec des règles et des sanctions plus strictes pour la conduite sous l’influence de l’alcool ou de la drogue.

Une adaptation des règles possible pour chaque pays 

La réforme votée par l’UE et les 27 membres abaisse en outre l’âge minimum pour obtenir un permis de conduire poids-lourd de 21 à 18 ans, et  de 24 à 21 ans pour les conducteurs d’autobus, à condition qu’ils soient titulaires d’un certificat d’aptitude professionnelle. Par ailleurs, les Etats membres peuvent autoriser les jeunes de 17 ans à conduire un camion ou un fourgon uniquement sur leur territoire, s’ils sont accompagnés d’un conducteur expérimenté. Enfin, ils ont la possibilité de réduire la validité du permis de conduire des conducteurs plus âgés, à partir de 65 ans.

Le permis de conduire numérique doit renforcer la sécurité routière 

Malgré cette harmonisation des règles, les pays européens sont toujours libres de les adapter selon leurs réalités. Ainsi, l’Autriche exige toujours que le conducteur passe un examen de santé, même à 18 ans, pour obtenir le permis de conduire. Cependant, pour tout le monde, l’instauration du permis de conduire numérique est obligatoire. Cette décision vise à se délester des démarches administratives et à renforcer la sécurité routière en actualisant régulièrement les données de chaque usager.

Près de 20 000 décès de la route dans l’UE en 2024

En 2024, au moins 19 800 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route au sein de l’Union européenne. C’est une légère baisse de 3% par rapport à l’année précédente. Mais il existe des États plus sûrs que d’autres. Ainsi, la Suède et le Danemark continuent d’être en tête des pays d’Europe en matière de sécurité routière, avec respectivement 20 et 24 décès pour un million d’habitants. A l’inverse, la Bulgarie et la Roumanie sont en queue de classement, avec respectivement 74 et 77 décès pour un million d’habitants.

Europe : bientôt un passeport numérique pour les produits

L’Union européenne souhaite doter les produits vendus dans le commerce d’un passeport numérique à partir de 2027. Cet outil comprendra toutes les informations liées aux étapes du cycle de vie de l’article, de sa fabrication aux modalités de recyclage. Il permettra ainsi de singulariser chaque objet et d’offrir plus de transparence aux consommateurs.

Les consommateurs européens ont de plus en plus besoin d’obtenir des informations sur les produits qu’ils achètent, pour des questions de transparence et de durabilité. Pour répondre à leurs préoccupations, l’Union européenne prévoit de lancer, dès 2027, un passeport numérique pour tous les produits vendus en Europe.

Le passeport numérique intègrera un identifiant unique

À l’image du passeport pour les voyageurs, ce passeport numérique comprendra toutes les informations liées aux étapes du cycle de vie de l’article, de sa fabrication aux modalités de recyclage. Il est prévu par le Règlement européen pour l’écoconception des produits durables (ESPR). Cet outil intégrera un identifiant unique produit à partir duquel les fabricants ou commerçants pourront enregistrer, enrichir et consulter des données.

On ne connait pas encore la nature du dispositif choisi par l’UE

L’identifiant unique devra se présenter sous la forme d’une chaîne unique de caractères destinée à l’identification des produits. Tout le monde pourra y avoir accès, du producteur au consommateur final, en passant par le vendeur, le distributeur et le réparateur. On ne connait pas encore la nature du dispositif technique retenu par l’Union européenne. Mais il est possible que ce soit en priorité le QR Code. Cependant, il existe d’autres supports comme les puces RFID ou NFC voire le classique code-barres.

Le passeport numérique donnera accès aux données-produit relatives à son utilisation

Quelle que soit la technologie employée, le règlement européen exige que le scan du support permette un accès rapide et fiable aux informations du passeport. Ces données sont de trois ordres. D’abord les données-produit relatives à son utilisation. On retrouve sur la liste les performances du produit, les informations sur l’usage (installation, utilisation et entretien) et celles sur la fin de vie du produit (démontage réemploi, recyclage).

Données-produits d’écoconception et données-produits génériques

Il y a ensuite les données-produit d’écoconception. Comme la durabilité, la fiabilité, la possibilité de réemploi et d’amélioration, la réparabilité ou encore le reconditionnement. L’utilisateur pourrait également être informé de la présence de certaines substances, de la consommation d’énergie et de l’empreinte carbone , entre autres. Enfin, le passeport numérique donnera accès aux données-produit génériques telles que l’identifiant produit unique, le code GTIN, les codes marchandises ou encore les avertissements de sécurité.

Le passeport numérique ciblera d’abord les produits du quotidien

L’Union européenne a aussi et surtout réfléchi à la question du lieu de stockage des informations. Il faudra faire en sorte que les données puissent être mises à jour et consultées facilement, ainsi que s’assurer qu’elles ne fassent pas l’objet de modifications frauduleuses. Si dans un premier temps cette nouvelle réglementation ciblera plus particulièrement les produits du quotidien à renouveler fréquemment, elle s’imposera ensuite aux produits de luxe comme le textile et les cosmétiques.

 

 

Rachat de Versace par Prada : les discussions devraient prendre fin le 10 avril 

Annoncées depuis février, les discussions entre Prada et Versace pour le rachat du second devrait prendre fin le 10 avril prochain, selon des informations de Il Sole 24Ore. La transaction est estimée à 1,5 milliard d’euros, mais pourrait attendre 2 millions avec l’acquisition de la marque de chaussures de luxe Jimmy Choo. Cette opération inédite entre marques italiennes vise à relancer l’entreprise fondée par Gianni Versace et à concurrencer les géants LVMH et Kering.

En février, plusieurs médias comme Bloomberg et le Financial Times ont évoqué le rachat de Versace par Prada dans les semaines à venir. Selon les informations rapportées ces derniers jours par Il Sole 24Ore, la conclusion de l’accord entre les deux marques italiennes devrait intervenir le 10 avril, date supposée de la fin des discussions.

Prada devrait payer plus d’un milliard et demi de dollars 

Ces discussions ont lieu entre  Prada et Capri Holdings qui a racheté Versace en 2018 au fonds d’investissement Blackstone et à la famille Versace pour 1,85 milliard d’euros. La nouvelle transaction est estimée à 1,5 milliard d’euros, mais pourrait attendre 2 millions avec l’acquisition de la marque de chaussures de luxe Jimmy Choo. C’est toujours moins que ce que Capri avait demandé initialement (près du double). Mais pour un groupe en difficulté, il ne faut pas être trop gourmand, même s’il s’agit d’une marque emblématique du luxe mondial.

Versace et sa maison-mère dans le rouge

Entre octobre et décembre 2024, les ventes de Versace ont baissé de 15% à 193 millions de dollars, pour une perte d’exploitation de 21 millions de dollars. Le propriétaire Capri Holdings, lui, avait communiqué des résultats en forte baisse l’an dernier, avec un chiffre d’affaires de 5,17 milliards de dollars, en recul de -8,4 % sur un an. De son côté, Prada a terminé l’année 2024 avec des revenus nets de 5,4 milliards d’euros (+17% par rapport à 2023), bien au-dessus de la moyenne du marché.

Prada en pleine forme 

La Maison milanaise cotée à Hongkong note surtout une croissance de 4% des ventes au détail et de 93% de sa marque Miu Miu. C’est une performance remarquable quand on sait que les concurrents ont eu de la peine sur les zones géographiques et en Asie. Les marchés pris individuellement, le groupe a enregistré une croissance de 45,8% au Japon, de 26% au Moyen-Orient, de 17,5% en Europe et de 13,1% dans la région Asie-Pacifique.

Prada fait-il bien de racheter une marque moribonde ?

Au regard des chiffres, des analystes interpellent sur la pertinence du rachat de Versace. Certains estiment que Prada a les ressources pour soutenir la relance de la marque à la Méduse mais que ce serait un processus potentiellement long et difficile. D’autres y voient une belle fusion. Toutefois, sur la base des hypothèses d’évaluation actuelles, ils entrevoient un impact négatif limité en termes de création de valeur.

Rare fusion entre groupes de mode italiens 

Pour sa part, Prada cherche à se diversifier et renforcer son offre. Son portefeuille actuel comprend six marques : Prada, Miu Miu, Church’s, Car Shoe, Marchesi 1824 et Luna Rossa. Il y ajoutera Versace et peut-être Jimmy Choo. Le groupe pourrait aussi constituer un pôle italien capable de rivaliser au niveau international, notamment face au duopole français formé par les géants LVMH et Kering. Notons que cette opération, si elle se réalise, marquerait un changement décisif dans la mode italienne. Jusqu’à présent, c’étaient les puissants groupes étrangers qui faisaient leurs emplettes en Italie, acquérant Fendi, Gucci ou encore Valentino. Mais ne dit-on pas que toute chose a un début ?

Immobilier : les réseaux sociaux, nouvelle arme des professionnels pour vendre leurs biens

Sur un marché de l’immobilier en crise, les professionnels misent de plus en plus sur les réseaux sociaux pour se démarquer. Ils conçoivent et publient sur TikTok ou Instagram des vidéos immersives qui invitent les potentiels clients à une visite virtuelle avant achat. Cette démarche leur permet généralement de vendre leurs biens en un temps record et à des prix alléchants.

Depuis quelques années, le marché de l’immobilier vit une crise profonde qui contraint de nombreux professionnels à jeter l’éponge face à l’érosion des ventes. Pour continuer d’exister dans ce métier, certains ont eu l’idée d’exploiter la force des réseaux sociaux.

Les professionnels de l’immobilier ont compris la force des réseaux sociaux

On le sait aujourd’hui, les réseaux sociaux ne servent plus seulement à se faire des amis ou à garder le contact avec des proches. Ils permettent aussi de faire du réseautage ou du marketing. Les influenceurs mode, par exemple, les utilisent très bien pour vendre des articles de luxe. Dans l’immobilier aussi on a compris les enjeux de ces plateformes. Ainsi de nombreux agents ont créé des comptes sur des applications telles que TikTok et Instagram pour publier du contenu en rapport avec leur activité.

Il faut aller chercher les jeunes locataires là où ils passent leur temps

Les professionnels de l’immobilier optent pour des vidéos immersives, plus percutantes que de simples photo publiées sur des sites d’annonces comme Le Bon Coin. Les canaux traditionnels ne sont pas toujours connus des jeunes locataires de 25 à 35 ans qui sont constamment sur les réseaux, principalement sur TikTok et Instagram Il faut donc aller les chercher là-bas avec des story offrant une visite virtuelle du bien immobilier en vente.

Pour toucher plus directement et facilement les potentiels acheteurs

L’avantage des réseaux sociaux c’est qu’ils permettent de toucher plus directement et facilement les potentiels acheteurs. Les professionnels peuvent créer une communauté d’abonnés qui auront confiance en eux au fil du temps grâce aux contenus qu’ils publient. Pour capter plus d’audience, certains ne se limitent pas à vendre des logements. Ils donnent aussi l’actualité de leur secteur, prodigue des conseils en matière d’achats de biens et effectuent souvent des visites touristiques dans des communes qui intéressent les locataires.

On ne parle pas que d’immobilier

A Bordeaux, par exemple, la négociatrice en immobilier Alexia Blanchy a su trouver sa stratégie gagnante avec des vidéos incarnées, dynamiques et immersives. Comme un guide local, elle présente également les différents quartiers de sa ville en plus des vidéo de logements à louer. L’agente parle du style et de la qualité de vie, des commerces ou encore des habitations. Elle propose aussi des visites personnalisées dans lesquelles on la voit notamment prendre un café à la main dans la cuisine. Cette vue immersive attise la curiosité et suscite de l’interaction.

Des conseils pratiques, des anecdotes et de l’humour

A Paris, Nicolas Jeffs a lui su faire la différence sur Instagram en partageant ses compétences, tout en proposant une offre vidéo pour vendre les biens en ligne. Il mélange les conseils pratiques, les anecdotes et l’humour pour créer une communauté engagée. Ses vidéos haut de gamme font parfois des dizaines de milliers de vues alors que son Insta ne compte que quelques centaines d’abonnés. Grâce à l’engagement suscité, il arrive à vendre son bien en seulement quelques heures. Il pourrait en inspirer bien d’autres.

Tesla : Elon Musk quittera-t-il la politique pour sauver ses affaires ?

Depuis sa nomination à la tête du DOGE et ses prises de position en faveur de l’extrême droite allemande, Elon Musk est dans la tourmente côté business. Les ventes de Tesla en particulier s’effondrent et son action dévisse en bourse. Et c’est pas fini, les analystes prédisent des jours plus difficiles à cause du boycott de sa marque de véhicules. Alors va-t-il quitter la politique pour sauver ses affaires ?

Politique et business ne font pas toujours bon ménage. Elon Musk l’apprend à ses dépens. L’homme d’affaires à la réussite insolente d’hier enchaîne des déconvenues depuis plusieurs semaines, en particulier au niveau de sa marque de véhicules Tesla. Selon l’Association des constructeurs européens (ACEA), les ventes de l’entreprise ont été divisées par deux sur le vieux continent au premier trimestre 2025, alors que les voitures électriques se portent bien. En Chine, un autre gros marché, les ventes ont également baissé de près de moitié (48%) en un an.

Tesla plonge en bourse

En bourse, l’action Tesla a connu un plongeon ces derniers mois, perdant quasiment la moitié de sa valorisation. JP Morgan relève qu’une marque n’a jamais perdu autant de valeur aussi vite en bourse. L’agence dit ne pas se souvenir d’un cas similaire dans l’Histoire du secteur de l’automobile. Elle prédit d’ailleurs que la situation ne devrait pas s’améliorer pour le constructeur.

Tesla souffre des frasques de son fondateur Elon Musk

Selon les analystes, Tesla souffre de trois problèmes majeurs. D’abord, d’une longue histoire de discrimination antisyndicale et du travail. Ensuite d’un manque d’indépendance de sa direction, qui impacte notamment son conseil d’administration. Ce problème débouche sur un autre, le fait que Elon Musk soit devenu le visage même de Tesla. On ne distingue plus l’homme d’affaires de son entreprise. De ce fait, ses frasques portent préjudice à Tesla.

Son soutien à l’extrême droits allemande passe mal

Elon Musk nuit en grande partie à Tesla par son engagement politique. On rappelle qu’il a soutenu le parti d’extrême droite AfD, lors des dernières législatives en Allemagne. Ce positionnement lui a valu une volée de bois vert et un boycott de ses voitures électriques en Europe, en particulier en Allemagne et en France. Le patron de X (ex-Twitter) est également critiqué pour la diffusion de « fausses informations » sur son réseau social, et surtout pour sa hantise pour le « wokisme ». Ce terme fourre-tout englobe l’homophobie, la théorie du grand remplacement et la peur irrationnelle de ce que les supremacistes appellent la « cancel culture ».

Elon Musk à la tête du terrible DOGE

Parce qu’il s’attaque aux droits fondamentaux des minorités et aux activités des militants ou activistes, ces derniers ne portent pas Elon Musk en cœur. Ainsi, appellent-ils de plus en plus à boycotter ses entreprises, dont Tesla. Le fondateur de Space X soutient aussi et surtout Donald Trump, un personnage extrémiste qui passe son temps à menacer la Terre entière. Le nouveau président américain a d’ailleurs nommé le PDG de Neuralink à la tête du fameux DOGE (département de l’efficacité gouvernementale).

Elon Musk procède à des coupes brutales dans les subventions

Comme Xavier Milei en Argentine (avec sa tronçonneuse), Elon Musk opère des coupes budgétaires brutales. Il suspend les subventions à la recherche scientifique, gèle les financements aux ONG et institutions comme l’USAID, et licencie en masse des fonctionnaires Évidemment, on ne peut pas se faire aimer avec de telles mesures. S’il continue sur cette lancée, Musk pourrait bientôt perdre ses sociétés car même les investisseurs commencent à se plaindre de lui. Le meilleur choix pour lui serait de tempérer ses ardeurs et peut-être de quitter le monde politique. Tout ceci pourrait finir mal, alors que des personnes commencent à vandaliser ses sociétés. Ça va un peu trop loin là !

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