Dans un arrêté paru au Journal officiel, le samedi 20 avril, le gouvernement interdit à nouveau l’importation et la vente de cerises traitées au diméthoate, un pesticide jugé toxique pour le consommateur. En reconduisant cette mesure, la France veut éviter les distorsions de concurrence entre les pays utilisant le diméthoate et ceux ayant décidé de s’en passer.
Une interdiction renouvelée tous les ans en l’absence d’une décision de l’UE
Un arrêté paru le samedi 20 avril, dans le Journal officiel, indique que le gouvernement a renouvelé l’interdiction de l’importation et de la vente de cerises traitées au diméthoate, un pesticide jugé toxique pour les consommateurs. Cette mesure, applicable pendant un an, est adoptée tous les ans depuis février 2016 par le gouvernement. Elle vise dans un premier temps à protéger le consommateur français contre cet insecticide néfaste.
La France est obligée de reconduire cette mesure tous les ans, en l’absence d’une décision de l’Union européenne. Depuis février 2016, l’Hexagone demande à l’UE d’adopter une mesure globale d’interdiction de cet insecticide, mais l’organisme européen n’y a pas encore songé. En appliquant cette interdiction sur son territoire, l’Etat français joue sa clause de sauvegarde nationale. Cette dernière permet de protéger les consommateurs tout en évitant les distorsions de concurrence entre les pays utilisant le diméthoate et ceux ayant décidé de s’en passer. Parmi les Etats utilisant encore ce pesticide tant décrié, notons l’Autriche, la Croatie, la Turquie, l’Argentine ou encore le Chili.
Les cerises provenant de la culture biologique autorisées
Le bannissement du diméthoate du marché français avait suscité, en février 2016, l’ire des agriculteurs qui considèrent l’insecticide comme le seul rempart efficace contre le moucheron asiatique, le Drosophila suzukii, un insecte agressif qui s’est spécialisé dans la destruction des ceriseraies. Malheureusement, les producteurs de cerises ont beau crié leur désarroi, le gouvernement n’entend pas lever l’interdiction. En attendant une décision générale de l’Union Européenne, l’Etat renouvellera régulièrement son arrêté contre le diméthoate pour protéger la santé des consommateurs français. Tant pis pour la productivité et la rentabilité des agriculteurs qui ne cessent plus de pester. Ils assurent ne pas avoir d’alternative au diméthoate.
Si les cerises au diméthoate sont interdites, celles provenant de la culture biologique conforme aux normes européennes sont en revanche autorisées.