Alors que la crise sanitaire reprend vigueur, 32% des propriétaires et 16% des locataires se disent en difficulté pour payer leur crédit immobilier ou leur loyer, selon une étude menée pour Meelo en septembre. Ils n’étaient respectivement que 17% et 6% lors du précédent baromètre an avril.
2 à 3 fois plus de Français ont du mal à assurer le paiement de leur logement
La crise sanitaire a des conséquences sur la capacité de remboursement des Français. C’est ce qui ressort d’une étude publiée jeudi et réalisée par Diffusis France pour le compte de Meelo, un spécialiste de la data financière. Selon cette enquête effectuée entre le 14 et le 18 septembre, 32% des propriétaires disent être aujourd’hui en difficulté pour rembourser leurs emprunts immobiliers et 16% des locataires évoquent aussi des difficultés pour payer leur loyer en cette période de rentrée. Ils n’étaient respectivement que 17% et 6% lors du précédent baromètre an avril. En clair, il y a aujourd’hui 2 à 3 fois plus de Français qui ont du mal à assurer le paiement de leur logement. Aussi, 17% des emprunteurs déclarent que la situation pourrait devenir délicate financièrement, contre 21% des locataires.
Face à ces difficultés de paiement, certains d’entre eux pensent à regrouper leurs crédits pour faire baisser les charges mensuelles : ils sont un sur quatre à l’envisager, soit un chiffre en augmentation de 15 points depuis le déconfinement. D’autres réfléchissent à un report ou un aménagement des crédits : 17,8% des propriétaires ont évoqué cette possibilité, d’après le sondage. Sur l’ensemble des personnes interrogées, c’est-à-dire locataires et propriétaires, ils sont 15,5% à penser à un report ou un aménagement de leurs crédits à la consommation et 14,2% pour leurs crédits automobiles.
7% des sondés pensent avoir recours à un dossier de surendettement
Par ailleurs, un quart des sondés envisage de solliciter un prêt à la banque pour couvrir leurs dépenses, alors que lors du dernier sondage ils n’étaient que 2% à y penser en cas de baisse de pouvoir d’achat. Près de la moitié (48%) de ceux qui souhaitent contracter un prêt bancaire tablent sur une somme allant jusqu’à 3 000 euros. Pis, 7% des personnes interrogées pensent avoir recours à un dossier de surendettement auprès de la Banque de France aujourd’hui, contre 2,1% il y a quatre mois.
Une situation qui pourrait conforter le Haut Conseil de stabilité financière dans sa volonté de ne pas assouplir les conditions d’accès au crédit immobilier, au grand désarroi des courtiers et banques. L’institution devrait s’interroger sur l’opportunité de faciliter l’accès au crédit si cela doit mettre les emprunteurs les plus fragiles en difficulté.